La
contrée offre l’occasion de parcourir les paysages du sud haut marnais grâce à
des circuits de randonnées.
Quatre
circuits locaux permettront aux randonneurs d’apprécier la nature :
La Buxeraie : 12 km à partir de Tornay pour
découvrir un bois de buis.
La Marquise : 15 km depuis Soyers à travers
les bois pour rejoindre Anrosey et ses confitures.
La Cascade de la Chèvre : 13 km depuis Fayl-Billot pour
découvrir la vallée de l’Amance et la
cascade de Charmoy
L’osier : 18 km depuis Fayl-Billot parmi les oseraies et la
forêt communale de Fayl-Billot.
D’autres
circuits du territoire sont susceptibles d’intéresser randonneurs ou vététistes
et sont inscrits au plan départemental : ils peuvent être consultés sur le
site rando-hautemarne.com
On ne saurait mettre le
point final à notre étude sans parler de la forêt, cette richesse du pays
haut-marnais, cette architecture vivante qui embellit notre cadre de vie.
De la naissance du village à l’affranchissement de la commune.
Quand les Burgondes (Bourguignons) s’établirent en LINGONIE au Vème siècle de l’ère chrétienne, des forêts sombres et profondes composées d’essences feuillues, chênes et hêtres principalement, couvraient une grande partie de notre région. Ces forêts étaient traversées par quelques voies romaines dont deux assez importantes reliaient Langres, la vieille cité des Lingons, à Bâle et à Besançon.
Au milieu
du Vème siècle, les Burgondes étendirent leur royaume sur tout le pays
langrois. Selon les historiens, les nouveaux maîtres de la région partagèrent
les terres avec le peuple vaincu. On suppose que le domaine du «FAY» (1) échut
à un chef Burgonde qui donna aux «colons» (2), chargés de le défricher, des
bois et des pâtis pour leurs usages personnels. La jouissance de ces biens
communs fut confirmée et garantie aux habitants du Fay, au XIVème, par la
charte d’affranchissement de la commune.
Durant
des siècles, la forêt communale constitua un véritable pactole pour les
habitants du village. Ils y puisaient, suivant leurs besoins, le bois de feu
(affouages) (3) et les matériaux indispensables à la construction de leurs
maisons et à la fabrication de leurs outils et de leur mobilier rustique. Les
paysans l’utilisaient pour le pâturage des bestiaux et toute la population
disposait du droit de cueillette qui consistait en la récolte des champignons
et de tous les fruits sauvages.
Plus
tard, les tourneurs, les chaisiers, les vanniers, trouvèrent dans la forêt la
matière première nécessaire à leurs fabrications. (4)
Aux
jours terribles des incursions ennemies, la forêt devenait le refuge, la
retraite où se repliaient les populations livrées aux excès des soudards et des
redoutables compagnies de mercenaires et de pillards qui terrorisaient les
villes et les campagnes.
(1) Fay: mot dérivé de FAGUS, nom latin du hêtre.
FAILUM en 1220, FAGETUM en 1234, LE FAY en 1324, LE FAYL en 1448, LE
FAYL-BILLOT versl600.
(source: Centre régional de
documentation pédagogique).
(2) Colon: Au Moyen Age, paysan libre cultivant la terre d’un
seigneur. La position du « colon
«
était
supérieure à celle du « serf « qui était attaché à la
glèbe, c’ est à dire à la terre du Seigneur (Larousse). Le « colon » exploitait familialement sa
« tenure « c’est-à-dire la terre qui lui était concédée
par son seigneur, moyennant redevances et services.
(3) Affouage: Mot dérivé du latin FOCUS, feu, foyer. En vieux
français affouer (chauffer). Anciennement, droit que le seigneur accordait aux
habitants de son domaine de prendre du bois dans sa forêt. Ce droit s’est
perpétué jusqu’a nos jours dans les forêts communales.
(Dictionnaires Larousse et
Robert)
(4) Les vanniers prélevaient dans la forêt des baguettes de
coudrier et de charme et des perches de chêne qui tronçonnées, bouillies,
refendues et planées, devenaient les«côtes » utilisées pour l’armature des vans, des cabas, des hottes etc.
Les documents susceptibles de nous éclairer sur l’importance
du domaine du premier seigneur du Fay et sur la vie de ce territoire de « Franc-Alleu » (1) au cours des guerres qui
ravagèrent nos contrées, du Vème siècle au Xème siècle, sont inexistants. Nous
savons que des Bénédictins de l’Abbaye de MONTIERAMEY, près de Troyes,
fondèrent un prieuré au Fay au début du Xême siècle. Sous l’impulsion de ces
moines le défrichement des terres, interrompu par suite des guerres, reprit
avec ardeur. En 1264, le Prieur échangea avec la communauté du Fay un bois dénommé
« Sainte-Marie » très éloigné du couvent,
contre un autre bois proche du village. Ce bois fut entièrement défriché, on ne
sait à quelle époque ? Il n’en reste aujourd’hui qu’un lieu-dit:« Le Bois Prieur «
Le bois « Sainte-Marie » devenu propriété communale
fut appelé « Réserve Marie ». Cette dénomination subsista
jusqu’au siècle dernier; elle est aujourd’hui oubliée. On peut supposer que ce
bois est situé dans les réserves de la forêt communale.
De l’affranchissement de la
commune à la Révolution de 1789.
Sous
le régime féodal qui se généralisa à partir du IXème siècle, les seigneurs
augmentèrent arbitrairement les charges qui pesaient sur les populations. Les
habitants du Fayl, très éprouvés par les guerres incessantes, par les famines
et par les épidémies, écrasés par le joug seigneurial, sombrèrent au début du
XIVème siècle dans un profond désespoir. Ils décidèrent d’adresser à leur
seigneur, Guy de Châtillon, sire de Fay et de Morey, une requête dans laquelle
ils exposaient leur état de pauvreté et le priaient de les libérer des tailles
(impôts).
Guy de Châtillon, après s’être informé du bien fondé
de cette requête et ayant appris que plusieurs familles avaient quitté le
village, comprit que son intérêt était d’éviter le dépeuplement de sa terre. Par
une charte datée du 20 juin 1324 il affranchit pour toujours la communauté du
Fay de toutes servitudes, et substitua aux tailles arbitraires, instituées par
ses prédécesseurs, des redevances moins lourdes. IL garantit aussi aux
habitants -ce qui était très important comme nous le verrons plus loin - «LA JOUISSANCE DE TOUS LEURS
BONS USAGES », c’est-à-dire la jouissance
totale des bois et des terres dont ils disposaient depuis des temps
immémoriaux, sans toutefois en préciser l’étendue.
Gauthier de Châtillon, Comte
de Portien, connétable de France, père de Guy de Châtillon, approuva cette
charte qui fut confirmée en 1327 par Eudes Duc de Bourgogne.
(1) Domaine de FRANC-ALLEU: Locution d’origine francique.
Domaine affranchi de toutes obligations et redevances, opposé à FIEF domaine
concédé par un Suzerain à un Vassal dont il recevait hommage et redevances. A
une époque indéterminée un seigneur du Fay renonça à son indépendance et rendit
hommage de ses terres au Duc de Bourgogne acceptant ainsi d’être son vassal en
échange de sa protection.
(2) La forêt communale et le privilège du sel (exemption de la
gabelle) accordé aux habitants du Fayl par les Ducs de Bourgogne et maintenu
par les Rois de France, attirèrent, avec l’établissement des foires et des marchés,
de nombreux étrangers au Fayl et favorisèrent l’ accroissement de sa
population. Au XVIIIème siècle, après les terribles événements qui ravagèrent
le pays, la guerre de Franche-Comté (1636 à 1660) et les grands incendies de
1668 et de 1687, ces mêmes avantages accordés aux Fayl-Billotins contribuèrent
au redressement démographique et économique du village.
En 1365, Gauthier de
Châtillon, dans une nouvelle charte, accorda aux habitants du Fayl «POUR EN
JOUIR A PERPETULTE » l’autorisation
de couper, dans tous les bois seigneuriaux du territoire, le « mort-bois » (1) et toutes espèces de
bois, sauf les «quatre fontes », c’est-à-dire:
le chêne, le hêtre, le pommier et le poirier. Il n’était fait exception que
pour le «BOT BANNAUL» (le bois banal). Les bois seigneuriaux représentaient à
l’époque une superficie de huit cents arpents (environ 400 hectares). Plus
tard, Thiebaud de Neufchâtel, le nouveau seigneur de Fayl, déclarait dans le
dénombrement de ses biens posséder le bois de « BONNAIN » (Bonay), celui des «NOUES» et des « PERRIERES »,
celui des
«COTES» et des «TILLOTS» (tilleuls) et le «BOIS BANAL). (2)
Litiges.
procès et transactions avec les seigneurs du Fayl et les communautés voisines
Nous avons vu au début de ce chapitre que la forêt
était d’une importance capitale pour les populations rurales. Le pâturage des
animaux sur les pâtis et dans les bois communaux, généralement mal délimités,
engendra de nombreux conflits. La forêt, en particulier, fut l’objet de litiges
qui opposèrent les habitants du Fayl à ceux des villages voisins, et
l’ordonnance de 1669 qui permettait aux seigneurs d’obtenir le « Triage » des bois, constitua la
source de dissensions supplémentaires entre la commune et les barons de Fayl.
L’augmentation de la valeur du bois au XVIIIèrne siècle attisa encore les
revendications.
La plupart de ces litiges
furent réglés à l’amiable, mais quelques différends sérieux portés devant les
tribunaux et le Grand Conseil du Roi occasionnèrent de longs et ruineux procès.
L’Abbé Briffaut, dans son
histoire de Fayl-Billot, a fait une description très détaillée et très
intéressante de tous ces démêlés de la commune avec les seigneurs et les
populations voisines; démêlés qui durèrent près de trois siècles.
Voici, selon le récit de
l’Abbé Briffaut, une énumération chronologique des faits les plus importants.
En 1518, Marc de la Baume, baron de Fayl, voulut
reprendre à la commune tous les bois, broussailles et buissons dont elle était
propriétaire depuis 1324. Un procès s’engagea, il dura un demi-siècle.
L’affaire se termina vers 1568-1570. Françoise de la Baume, petite fille du
baron Marc, héritière de la baronnie, abandonna les poursuites; la sentence
provisionnelle prononcée par le Tribunal de Dijon, le 23 janvier 1521, prit
alors toute sa vigueur.
(1) mort-bois: arbrisseaux
et arbustes de différentes espèces, coudrier, aubépine etc. qui constituaient
la végétation spontanée après l’abattage de la futaie.
bois mort : bois qui
n’est plus en vie, mais qui est toujours sur pied.
bois gisant : bois mort tombé sur le sol.
Sont inclus aussi dans le terme « bois gisant », les
produits ligneux tombés au sol, soit naturellement, soit accidentellement,
tels que les branchages rompus par un ouragan les « VOLIS ».
bois abattus: arbres
exploités régulièrement et arbres déracinés accidentellement (chablis).
(2) bois banal.
L’adjectif
« banal » vient de «BAN », mot d’origine francique.
Sous la féodalité le « ban » signifiait la convocation
des Vassaux par leur Suzerain. Par extension, le « ban » constituait
le corps de la noblesse (Petit Robert). Les gens qui dépendaient d’une
seigneurie étaient tenus de se servir des moulins et des fours à pain « banaux» (qui appartenaient
au « BAN»). Ils devaient fournir
le bois pour chauffer les fours et verser en plus une redevance au seigneur.
En 1550, Jean de la Baume, baron de Fayl, permit aux habitants de construire un
petit four en leur maison pour leur usage personnel, moyennant une redevance
annuelle de six sous et huit deniers.
Par
cette sentence, le tribunal confirmait la commune dans la jouissance de tous
les droits et de tous les biens en litige dont les bois suivants: VAUBONCHE,
MONT VAUDIE, RONBUISSON, LA COTE DES COQUERILLES, LES CHASNEES DE VARENDO,
COLONJON, (ou QUELONJON), MONTARBOEUF, FAYL-ARMAUT, AUVERGNE et les PLAINS BOIS
(1)
- En 1689, le fondé de pouvoir de M. François d’Argouges, le nouveau
baron de Fayl, se référant à l’ordonnance royale de 1669 relative à la gestion
des forêts, demanda aux habitants « le Triage »
des bois
communaux, c’est-à-dire revendiqua pour son maître la propriété du tiers des
bois dont jouissait la communauté. Les Fayl-Billotins firent connaître leurs
droits au baron d’Argouges qui, devant leur bonne foi, retira la demande
formulée par son fondé de pouvoir.
- En 1714, M. de Custine, comte de Wilz (Luxembourg), successeur de M.
François d’Argouges, formula à son tour une demande de « Triage » des bois communaux devant le
Grand Maître des Eaux et Forêts de Bourgogne, d’Alsace et de Franche-Comté. (2)
Les juges,
après avoir étudié les titres de propriété de la commune, en particulier la
charte de 1324, reconnurent que les bois n’étaient pas une concession gratuite
de la part des seigneurs. mais qu’ils étaient le prix des tailles arbitraires
prélevées par eux jusqu’en 1324 et commuées en redevances moins onéreuses. Dans
son jugement rendu le 5 avril 1721, le Grand Maître maintint la communauté dans
la propriété des bois et des terres dont elle avait la jouissance entière
depuis
1324.
M. de Custine de Wiltz fit appel de ce jugement au
Parlement de Dijon. Sa veuve et ses fils poursuivirent l’instance. L’affaire se
termina par un accommodement. Les habitants du Fayl acceptèrent une majoration
des droits seigneuriaux versés en espèces (les corvées avaient été supprimées
depuis longtemps) avec la garantie que ces droits ne pourraient être augmentés
dans l’avenir. En contre partie, les héritiers de M. de Custine reconnurent que
les bois et autres communaux étaient pour toujours la propriété des habitants
et qu’ils pouvaient en jouir et user librement sous la justice et la
juridiction de la Baronnie; de plus, les seigneurs donnaient en toute propriété
à la commune, les friches des «ANGLES» et le «GRAND TILLOT ». Cet accord fut signé le 30
novembre 1728 en la maison curiale de Charmoy.
L’ordonnance royale de 1669
relative à la gestion de la forêt.
L’intention
du Ministre Colbert, auteur de cette ordonnance, était avant toute chose de
sauver les forêts françaises en particulier les forêts communales saccagées
inconsciemment depuis des siècles par les habitants des villes et des villages
qui en avaient la jouissance. En réglementant les droits d’usages et en
ébauchant un plan de gestion, Colbert espérait pouvoir protéger ce patrimoine
précieux et préserver les finances de 1’ Etat, tout en assurant aux communes
des ressources pécuniaires (3). Néanmoins, cette ordonnance qui accordait aux
seigneurs le droit de « Triage
» fut très mal accueillie par
le monde rural; elle fut perçue comme une nouvelle emprise du pouvoir
seigneurial. Il faut préciser, cependant, que ce droit de « Triage » ne pouvait être revendiqué
que si les biens communaux provenaient d’une concession gratuite des
seigneurs. Nous venons de voir que cette clause restrictive évita à la commune
de Fayl-Billot le «
triage» des
bois qui lui avait été donné par les seigneurs « comme prix des tailles arbitraires » perçues par eux au Moyen
Age.
(1) noms de lieux: Tous ces noms de bois ne
figurent pas sur les anciens plans cadastraux. Avec le temps beaucoup de
toponymes sont tombés dans l’oubli.
(2) le corps des maîtres des Eaux et Forêts avait
été créé en 1291 par une ordonnance du Roi Philippe le Bel. Il fut supprimé en
1790 (Larousse).
(3) A cette époque, les besoins en bois de construction
étaient considérables car il s’agissait de créer une flotte marchande
importante et une marine de guerre puissante pour pouvoir lutter économiquement
(commerce> et militairement contre les hollandais nos ennemis.
Bon nombre de
communes de la Haute-Marne furent ainsi dépouillées de leurs biens.
Sous la
Révolution, des procédures d’arbitrage annulèrent le droit de « Triage » et presque toutes ces
communes obtinrent la restitution de leurs propriétés usurpées. (voir le livre
de J.J. CLERE -les paysans de la Haute-Marne et la Révolution Française- 1988).
La délimitation des communaux et le partage de la forêt.
La
délimitation des communaux, bois et pâtis, avec les propriétaires riverains
s’effectua en général à l’amiable et par voie d’arbitrage au cours du XVIème
siècle:
- En 1511, avec la commune de
Rougeux (accords confirmés en 1619).
- En 1512, avec l’Abbaye de
Belmont propriétaire du Terrage de « LA LOUVIERES ».
- En 1516, avec la commune de
PIERREFAITES.
- En 1527, avec la commune de
CORGIRNON au lieu-dit « LES
PLAINS BOIS
- En 1563, avec la commune de
BUSSLERES au même lieu-dit ~< LES
PLAINS BOIS
Le partage
des bois:
- De 1738 à 1741, en exécution
d’un arrêt du Conseil d’Etat en date du 20 décembre 1736, des experts
procédèrent au partage du canton de bois dit « LA GRANDE-MONT VAUDIE » entre les communautés du
Fayl et de Bussières. Ce bois, dont la contenance était de 297 arpents et 24
perches (environ 150 ha), fut divisé en deux parties égales. La partie qui
revint à la commune de Bussières est dénommée aujourd’hui « LA CLAIRE ».
- En 1751, les commune de
Rougeux et du Fayl se partagèrent à l’amiable et à parts égales, le bois
dénommé « LES FOURNEAUX» (2) demeuré
jusqu’à cette date dans l’indivision. La contenance totale de ce bois était de
86 arpents et 44 perches (45 ha. environ>.
- Pendant deux siècles, les
habitants du Fayl et ceux de Poinson se disputèrent le canton de bois appelé « LA PETITE MONT VAUDIE » et engagèrent à ce sujet de
longs et lourds procès. En 1755, le Parlement de Dijon rendit un arrêt
définitif par lequel les habitants de Poinson furent reconnus propriétaires de
ce bois. En 1783, des experts effectuèrent le bornage de la propriété.
(1) «La
Louvières »: Aujourd’hui ferme de « LOUVIERE ».
Terrage que
Girard de Fouvent, Seigneur de Fayl, donna au milieu du XIIème siècle à I
‘Abbaye de Belmont fondée en 1127. Ce domaine fut confisqué pendant la
Révolution et vendu comme bien national.
(2) « Les Fourneaux »: l’origine de ce nom de
lieu pose quelques points d’interrogation? On peut tout d’abord penser qu’à Cet
endroit étaient dressées des meules de bois, appelées « fourneaux », destinées à la fabrication
du charbon par carbonisation? On peut aussi avancer l’hypothèse de «fours » primitifs construits jadis à
proximité du bois et du ruisseau et utilisés, soit pour la calcination de la
marne extraite en ce lieu par les habitants du Fayl et ceux de Rougeux
(hypothèse étayée par les dires des « anciens »),
soit pour le
traitement du minerai de fer qui pouvait provenir des « FERRIERES » nom donné autrefois aux
mines de fer et aux forges ? Ce lieu-dit est situé sur le territoire de
Fayl-Billot entre la route départementale 313 et le chemin de desserte dit « chemin de Rougeux », à 1500 mètres environ des « Fourneaux »et de la route nationale N19
construite au XVIIIème siècle sur la voie romaine qui reliait Langres à Bâle.
Seuls
des experts en géologie et en archéologie pourraient, en pratiquant des
fouilles sur ces lieux, répondre à nos interrogations.
De la
Révolution de 1789 à nos jours.
Les bois de Favl-Billot et les propriétés communales à la fin du XVIIIème siècle.
Le dénombrement
des biens particuliers et des biens communaux, effectué en 1791 par le « Conseil Général » (1) de Fayl-Billot en vue de
l’institution de la nouvelle contribution foncière, (2) constitue une source
d’informations précieuses sur l’importance du patrimoine communal et sur
l’étendue des bois qui couvraient, en partie, le territoire du Fayl à la fin du
XVIIIème siècle..
En
1791 les « Bois et taillis » communaux étaient d’une
contenance totale de 1550 arpents (3) (environ 790 ha.) et le montant de leur
revenu net annuel était évalué à la somme de 2.600 livres (ou francs).
Les
autres propriétés communales, terres de labour, pâtis, friches etc. avaient une
contenance globale de 73 arpents (4) (33 ha. environ) et leur revenu net était
évalué à la somme de 105 livres. Les 52 journaux (environ 18 ha.) usurpés à la
commune, en 1782, par la métairie de Bonnay n’étaient pas compris dans les 73
arpents .(5)
Les
bois particuliers ne représentaient qu’une superficie de 36 arpents et 60
perches (environ 18 ha.). Il s’agissait:
1/ Du bois dit des « NOUES », dénommé par la suite bois des « NONNES »,
ancienne
propriété de l’Abbaye de Belmont, confisquée par l’Etat et vendue en 1791 comme
bien national (acquéreur M. Antoine Roy de Paris) (6). Le revenu net annuel de
ce bois d’une superficie de 32 arpents (16 ha.) était évalué à la somme de 64
livres.
2/Du «BOIS BANAL », propriété de la Baronnie,
confisquée en 1790 et considérée aussi comme bien national. Sa superficie était
de 4 arpents et 60 perches (2 ha.>.
(1) Conseil Général: Nom
donné au Conseil Municipal SOUS la
Révolution.
(2) Contribution
foncière: elle fut créée en 1790 et constitua avec la contribution
mobilière, la patente (créées en 1791) et l’impôt sur les portes et fenêtres
institué sous le Directoire, les « quatre vieilles » contributions
directes. Elles ont été remplacées par les taxes foncières, la taxe
d’habitation et la taxe professionnelle.
(3) L’arpent
du Roi, ou arpent forestier, contenait 100 perches, la perche contenait 22
pieds (correspondance: 7,15 m.) et le pied contenait 12 pouces (correspondance:
0,325 m.) Equivalence: 51,07 ares.
(4) L’arpent
de terre en usage à Fayl-Billot, mentionné dans les états de sections de
l’an XII de la République, contenait 480 perches, la perche contenait 9 pieds
et 6 pouces (correspondance: 3,087 m.) et le pied 12 pouces (correspondance:
0,325 m.) Equivalence: 45,70 ares.
Les états de
sections de
1819 font apparaître une diminution des revenus de l’ordre de 30 à 50% par
rapport aux évaluations de 1791. Cette baisse des revenus correspondait au
rétablissement du cours normal du franc OR après la période d’inflation des
années 1790 et la dépréciation de la monnaie fiduciaire (assignats).
(5)Bonnay: Profitant de la loi de 1764 favorable
au défrichement des terres, la métairie de Bonnay essarta et usurpa, en 1782,
environ 18 ha. de terre appartenant à la commune. Celle-ci engagea un procès,
mais la Révolution survint et la terre de Bonnay, ancienne propriété des
Jésuites du Collège de Langres, gérée depuis le départ de ceux-ci en 1762 par
l’administration du Collège, fut confisquée et vendue comme bien national. La
commune, malgré toutes les démarches qu’elle entreprit auprès des Tribunaux et
du Directoire, ne put rentrer en possession de son bien.
(6) Comte
Antoine ROY. Pair de France, né à Savigny (Hte-Marne) décédé à Paris en
1847. Ministre des Finances sous la Restauration. Son neveu, Charles ROY, fut
maire de Fayl-Billot de 1845 à 1848.
Tous les bois seigneuriaux, ainsi que le bois de
Bonnay, avaient été défrichés au cours des siècles, seul le Bois Banal avait
été conservé.
NOTA. La désignation « bois et taillis communaux » nous laisse supposer qu’à cette époque (fin du XVIIIènie siècle) la
forêt communale était traitée en « Taillis sous futaie » et
que, probablement, certaines parcelles étaient conduites en « Taillis simple » pour obtenir du bois de feu
et de la charbonnette destinée à la fabrication du charbon.
Le bois constituait
autrefois la seule ressource d’énergie thermique et les besoins étaient
considérables, non seulement pour le chauffage domestique et pour
l’alimentation, mais aussi et surtout pour le fonctionnement de nombreuses
industries: les fonderies et les forges qui étaient très nombreuses en
Haute-Marne, les tuileries, les verreries, les fours à chaux, etc. Toutes ces
usines et toutes ces fabriques étaient grandes consommatrices de bois de « chauffe » et de charbon de bois
fabriqué en forêt.
Jusqu’au milieu du XIXème
siècle la Haute-Marne se situait en tête des départements français pour la
production de la fonte à partir des matières premières locales, le minerai de
fer et le bois (environ 100.000 tonnes annuellement). A titre d’exemple, les
76.000 tonnes de fonte produites en 1854 nécessitèrent environ un million de
stères de bois, ce qui correspondait, à peu près, à la totalité du bois de feu
fourni par les forêts haut-marnaise.
(Pierre BEGUINOT -La
fabrication de la fonte et de fer en Haute-Marne- 1979).
La réglementation de
l’exploitation des forêts ébauchée au XVIIIème siècle, resta en général sans
grands effets. Ce n’est qu’au XIXème siècle, avec la création du code forestier
(1827) et la mise sous la tutelle de l’Etat des forêts communales, que débuta
une véritable politique de restructuration des forêts.
Généralités sur l’évolution
de la gestion de la forêt communale.
De la consultation des archives communales il ressort que la gestion des bois est depuis très longtemps une des grandes préoccupation des administrateurs de la commune: syndics, échevins, maires et conseillers municipaux.
A partir du XVIème siècle
des mesures furent prises pour protéger la forêt. On limita les droits d’usage
et de pâturage en mettant en « DEFENS
» certains cantons nouvellement
exploités; dans ces cantons réservés, il était défendu de couper du bois et de
faire pénétrer des bestiaux. En revanche, on créa des cantons «DEFENSABLES»
dans les parties exploitées anciennement où l’on pouvait mener paître des
bestiaux sous la surveillance de pâtres communaux. Ce droit de parcours des
animaux en forêt s’appelait « pâturage
», « pacage », ou « panage », selon qu’il s appliquait aux
bovins, aux moutons ou au porcs très friands de glands et dc faines. Il
subsista jusqu’au début du XXème siècle.
La commune n’avait autrefois
pour toutes ressources que les produits forestiers et les revenus de quelques
pâtis et terres de labour amodiés à des particuliers. Pour améliorer les
finances communales, on limita le droit d’affouage et le droit d’exploitation
de la futaie aux besoins réels des habitants afin d’éviter le gaspillage des
essences nobles et la pratique courante du « FURETAGE» (abattage anarchique des arbres partout en forêt).
Jusqu’à la fin du XVIIIème
siècle, la commune fournit gratuitement aux habitants le bois nécessaire à la
construction de leurs maisons et à leur réparation dans le cas de destruction
par le feu.
Le ramassage des fruits
(glands et faines) fut soumis, lui aussi, à une autorisation préalable, comme
l’était d’ailleurs le prélèvement de tous les menus produits ligneux (coudrier,
bois mort etc.) qui faisait l’objet d’une tarification révisable
périodiquement, Les indigents étaient autorisés à ramasser le bois mort.
En 1707, les Officiers de
Maîtrise des Eaux et Forêts de Dijon invitèrent la commune à mettre en « réserve » 150 arpents de bois (environ
78 ha.). En 1748, en application de l’ordonnance de 1669, cette réserve fut
portée à 377 arpents (environ 196 ha.) ce qui correspondait à peu près au quart
de la totalité des bois communaux. Le reste, soit les trois quarts, fut divisé
en 25 parcelles d’une contenance de 23 à 25 ha. L’exploitation de ces 25 coupes
ordinaires, ou coupes affouagères, destinées à pourvoir aux besoins des
habitants du village en bois de feu et partiellement en bois d’œuvre (futaie),
fut réglée dans le temps. En exploitant une parcelle chaque année, «la
révolution » du taillis se trouva fixée à
25 ans avec la possibilité, dans le même temps, d’extraire une partie de la
futaie (vieille écorce). Ce plan de gestion devait permettre, en principe, la
restructuration de la forêt.
L’exploitation des coupons de réserve n’était
autorisée qu’en cas d’absolue nécessité pour couvrir les dépenses
extraordinaires de la commune, dépenses dûment justifiées: travaux d’intérêt
public, aides sociales pendant les périodes de crise économique, dettes de
guerre, hélas trop fréquentes!
Pour séparer les coupes ordinaires et les coupons de
réserve (une trentaine) et mieux assurer la surveillance des bois, on traça des
layons et on créa de nouveaux chemins qui facilitèrent la « vidange » des coupes exploitées.
Au XIXème siècle s’amorça l’ère du reboisement. On
s’employa à repeupler les places « vaines et vagues » (les
clairières) et les terrains essartés aux siècles passés et reconnus impropres à
la culture: coteaux escarpés, landes, terrains très humides. Pour ce faire on
eut recours à la méthode de peuplement par ensemencement naturel et artificiel
(préparation du terrain et apport de graines) et à la méthode de plantation en
prélevant dans la forêt des « brins
» âgés de quelques années,
issus d’essences diverses choisies en rapport avec la nature du sol à repeupler
et l’intérêt économique du moment; les essences sélectionnées étaient les
suivantes: le chêne, le hêtre, le frêne, le bouleau, l’orme, le charme, le
verne, le saule et le tilleul. Les plants de résineux étaient achetés.
Faute de surveillance, ce repeuplement intensif
(jusqu’à 200 pieds hectare, la moyenne convenable étant de 100 à 110 pieds) ne
devait pas donner, par la suite, tous les résultats escomptés. La futaie trop
dense, trop ombreuse, ne permit pas une bonne floraison des « semailles» et le
développement des essences de lumière tel que le chêne. Après quelques
révolutions, la rareté des « baliveaux » en essences précieuses, et plus tard des jeunes « modernes », fut le signe révélateur de
la rupture du processus de renouvellement naturel de la futaie.
Faute de
jeunes sujets, cette futaie s’achemine fatalement aujourd’hui vers le
vieillissement et l’appauvrissement. Pour remédier à cet état de chose, la
municipalité de Fayl-la-Forêt a décidé de faire procéder à la « conversion» des bois
communaux et de les faire passer de l’ancien régime du « taillis sous futaie» au
régime de la « futaie régulière », selon des règles de culture
établies par l’Office National des Forêts (1) (O.N.F.) et dont l’application
graduelle s’étalera, en principe, sur une durée de plus d’un siècle.
Les règles de gestion de la forêt ont été définies
par le code forestier du 21juillet 1827, modifié et complété, depuis cette
date, par un certain nombre de lois et de décrets dont:
- Les
lois de 1898 et de 1901 relatives à la répartition des affouages; les usages
locaux étant maintenus quand ils ne sont pas contraires aux lois.
- Le
décret de 1946 portant création du fonds forestier national.
- La
loi de 1964 relative aux forêts domaniales et aux forêts appartenant aux
collectivités publiques.
- La
loi de 1971 sur l’aménagement des structures forestières.
- Le
décret de 1979 sur la protection et la valorisation des domaines forestiers.
- La
loi de 1985 sur les orientations forestières: remembrement, plan de gestion,
crédits et subventions.
Selon toute vraisemblance, les bois communaux de
Fayl-Billot ont été soumis au régime forestier de l’Etat au début du XIXème
siècle. (la date n’a pas été retrouvée). Cette soumission a été étendue
progressivement aux nouvelles plantations au fur et à mesure, de l’agrandissement
du domaine. La promenade du Bois Banal et l’étang de pêche sont demeurés en
régie communale.
(1)L’Office National des
Forêts, créé en 1964, a succédé à l’ancienne administration des Eaux
et Forêts dont l’origine
remontait à une loi de 1801 portant création de 28 conservations.
Afin de prévenir toutes contestations avec les
riverains de la forêt communale, comme cela s’était déjà produit au cours des
siècles, la municipalité de Fayl-Billot demanda en 1851, à l’administration des
Eaux et Forêts, qu’il soit procédé à la délimitation générale des bois
communaux. Par un arrêté en date du 14 janvier 1852 le Préfet de la Haute-Marne
accorda son autorisation.
Les travaux furent confiés à un arpenteur de la
Meuse et contrôlés par un expert forestier, en l’occurrence le Garde Général
des Eaux et Forêts résidant à Fayl-Billot. Les opérations de délimitation
commencèrent en mars 1852. Elles furent conduites en présence du Maire de Fay-lBillot
et des propriétaires riverains.
Le procès-verbal de délimitation, clos le 30 octobre
de la même année, fut approuvé par le Conseil Municipal le 19 juillet 1853.
L’Empereur Napoléon III signa l’acte d’homologation le 16 mars 1855. Le procès-verbal
ne fait pas mention de la contenance de la forêt.
Cette opération nécessita l’ouverture de 3432 mètres
de fossés séparatifs, le curage de 2230 mètres de fossés déjà existants ainsi
que la pose de 47 bornes. La délimitation des communaux de Fayl-Billot contigus
à ceux de Corgirnon, au lieu-dit « Les Plains-Bois », avait
été faite en 1827 par la commune de Corgirnon.
Superficie de la forêt
communale et des bois particuliers.
La contenance de la forêt communale évaluée en 1791
à 790 ha. environ, était en 1824 de
794 ha., en 1868 de 812 ha., en 1883 de 824
ha. et en 1960 de 831 ha., soumis au régime forestier.
Aujourd’hui,
avec les dernières plantations effectuées en 1990, la contenance totale est de:
839 ha.
94 a. 51 ca..
L’ensemble des bois communaux de Fayl-la-Forêt
représente une superficie de 926 ha. 61 a. 62 ca. dont: 79 ha. 54 a. 31 ca.
situés sur le territoire de Broncourt et 7 ha. 12 a. 80 Ca. sur le territoire de Charmoy.
La superficie totale des bois particuliers qui
n’était que de 18 ha. environ en 1791, est aujourd’hui de 285 ha., boqueteaux
compris; les propriétés sont très morcelées (données cadastrales de 1987). Le
relevé cadastral de 1836 mentionne 37 ha. de bois plantés et 7 ha. d’aulnaies.
Autrefois l’aulne ou verne était utilisé en chaiserie.
Hormis le bois des « Nonnes » et le «Bois Banal », tous
les bois particuliers ont prit naissance depuis le siècle dernier sur des
friches et de vieilles oseraies et sur des terres agricoles éloignées du
village ou classées dans les dernières catégories. Le peuplement s’est fait
soit naturellement, soit le plus souvent par plantation; il est très
diversifié, on trouve: des parcelles d’essences diverses associées, des
plantations de résineux, de peupliers, d’acacias (robiniers). (1)
Le reboisement qui débuta dans notre région au
siècle dernier est une des conséquences de l’évolution de l’agriculture et de
l’abandon de certaines cultures,, plantes sarclées et osier. Cette tendance qui
s’est nettement affirmée au cour du XXème siècle, ira-t-elle, poussée par la
révolution agricole, en s’amplifiant demain? (2)
(1) La contenance de tous les bois de Fayl-Billot, communaux et
particuliers est de 1130
ha. environ; elle représente 38,4 % de la superficie
totale du territoire de la commune. Au cours du remembrement une quinzaine
d’hectares ont été déboisés.
(2) Le peuplement de la forêt communale, avant la mise en application du
plan de « conversion », était le suivant (1987)
chêne rouvre (sessile) 20 %; chêne pédonculé 25 %;
hêtre 25 %; frêne 10 %; charme et divers 20 % (aulne, tremble, bouleau, érable,
résineux, fruitiers).
La forêt communale de Fayl-Billot : ancienne
section
Le Bois Banal
La réalisation de cette promenade date du siècle
dernier. En voici brièvement l’historique.
La crise économique de 1846-1848 frappa très
durement les populations des villes et des campagnes haut-marnaises. A
Fayl-Billot, les vanniers, les tourneurs, les chaisiers et les journaliers
(ouvriers employés à la journée) manquèrent bientôt de travail. La cherté du
pain (1) et des denrées alimentaires précipita bon nombre de familles pauvres
dans la misère.
Afin
d’occuper utilement les chômeurs, le Maire (M. Charles ROY) et le Conseil
Municipal décidèrent, le 20 décembre 1846, de créer un atelier communal,
dénommé « Atelier de charité », semblable à ceux qui
existaient dans les villes du département.
Les chômeurs furent employés à la réfection des
chemins, des rues et des places du village. Leur nombre allant croissant, la
Municipalité envisagea, le 9 mai 1847, de faire boiser une partie d’un terrain
communal dénommé «
Revers du Grand
Moulin », situé près du « Bois Banal » alors propriété privée. Ce
bois devait être aménagé en promenade. Le Préfet approuva ce projet et les
travaux commencèrent aussitôt. (2)
On traça des allées sur ce coteau bien ensoleillé et
jusque là improductif; pour le peupler la commune acheta des plants de bouleaux
et de résineux susceptibles de bien s’adapter à la nature rocheuse et siliceuse
du sol: Pins noirs d’Autriche, mélèzes, épicéas et pins Weymouth. Cette
plantation très décorative devait constituer la partie sud de la promenade
actuelle, avec ses allées disposées en gradins qui convergent vers la
maisonnette et le terrain de camping
. Depuis cette époque beaucoup de résineux ont été
remplacés par des essences feuillues. De nouvelles plantations de conifères ont
été effectuées au cours des années 1960.
Cinquante ans plus tard, le 14 août 1898, la commune
acheta le « Bois Banal » aux héritiers de Madame
veuve Antoine ROY. (ancienne propriété de la Baronnie du Fayl, vendue pendant
la Révolution). Cette propriété comprenait:
- Une maison de garde avec jardin estimée 1.000 F.
- Le bois avec les bosquets et les grottes pour une contenance totale de
1 ha. 80 a. 70 ca.;
(en réalité 2
ha. 45 a. 8 ca. après arpentage) estimés avec les arbres 4.500 F.
Le «Bois Banal », dont nous avons déjà parlé, était certainement beaucoup plus important
au Moyen Age quand il constituait, à proximité du château fort, une réserve
seigneuriale. La coquille sculptée dans la pierre de l’escalier situé près de
la maison, les grottes creusées de la main de l’homme dans le grès et portant
les dates, 1765 et 1778 gravées sur les parois, nous permettent de supposer que
cette propriété a été aménagée en promenade au XVIIIème siècle.
Le 8 février 1984, dans l’après-midi une terrible
tornade arracha et brisa cent cinquante arbres dans cette partie de la
promenade; -un hêtre en tombant endommagea la toiture de la maison. En 1988, la
commune confia au Lycée horticole le repeuplement du site. Divers plants
d’arbres ont été mis en place en bordure des allées et sur les talus: érable
Négundo, pins sylvestres et conifères d’ornement.
La promenade renaît, mais il faudra, c’est certain,
beaucoup de temps et des soins permanents pour qu’elle retrouve son charme
d’autrefois.
NOTA. La superficie totale du bois Banal est de 6 ha. 39
a. Il Ca.
dont: partie boisée 5 ha. 78 a. 76 Ca.
Etang 30 a. 89 ca.
Terrain de
camping 29 a. 46 Ca.
(1) Le prix du kilo de pain qui était en mai 1846 de 0,37
F. (pain blanc) et de 0,32 F. (pain bis) atteignit en avril 1847
respectivement, 0,65 F. et 0,60 F. Il descendit en avril 1848 à 0,27 F. et 0,24
F.
(2)
La commune dépensa la somme de 13.340 F. pour tous les travaux de réfection et
d’aménagement réalisés en 1847 et 1848 par l’atelier communal. Les ouvriers de
cet atelier recevaient un salaire journalier de 1,25 F. Le salaire normal se
situait entre 2,50 et 4 F. selon la profession. A cette somme il faut ajouter
12.000 F. versés sous forme d’aides alimentaires, principalement en bons
d’achat de pain à prix réduit.