LA
VANNERIE
Le Blason des Vanniers
Ces armes parlantes, créées aux environs de 1350, ont été enregistrées dans l'Armorial de France le l6 juillet 1700, sur lettre patente signée du Roi Louis XIV.
Elles sont :"d'azur au chevron d'or, accompagné de trois vannets de même, deux en chef, un en pointe"
Une longue histoire...
La vannerie et sa fille l'industrie du meuble en rotin représentent un des grands chapitres de l'histoire de Fayl-Billot.
Du milieu du XIXème siècle jusqu'au milieu du XXème siècle, la culture et le travail de l'osier constituent les éléments moteurs de l'économie locale. Cette activité agro-artisanale, très intense, porte la renommée de Fayl-Billot et de Bussières-lès-Belmont bien au-delà des frontières de la France.
A la fin du XIXème siècle et au début du XXème, des osiers de grande qualité parfaitement conditionnés et des vanneries de toutes sortes admirablement tressées, provenant de notre région, abondent sur les marchés français et étrangers. L'osiériculture et la vannerie occupent à cette époque plus de 700 familles dans le seul canton de Fayl-Billot et font vivre directement près de trois mille personnes.
L'industrie du meuble en rotin contribue, elle aussi, dans la première moitié du XXème siècle,à la renommée de Fayl-Billot.
Pendant plus d'un siècle toute la région vit à l'heure de l'osier.
VANNIER... UN
MÉTIER VENU DU FOND DES AGES
On sait que l'homme préhistorique qui vivait de la chasse, de la pêche et des cueillettes s'ingéniait à fabriquer les armes, les outils, les pièges et les récipients dont il avait besoin dans sa lutte pour la vie. De ce fait, le tressage des fibres végétales et des tiges, le travail de la pierre, de l'os et du bois, le modelage de l'argile, sont considérés comme les plus anciennes activités manuelles de l'homme.
Les matières végétales se conservant difficilement, seules quelques vanneries ayant séjourné constamment dans l'eau ou dans une gangue de sédiments gorgée d'eau, à l'abri de l'air et de la lumière, ont été retrouvées dans nos pays occidentaux, en France et en Suisse en particulier.(l).Ces vanneries très anciennes dont certaines sont attribuées aux hommes préhistoriques, ne permettent pas, malgré leur diversité, de dater avec certitude l'apparition des différentes techniques vannières, d'établir une chronologie et de situer l'évolution des types de vannerie au cours des âges.
(1) Les vanneries séjournant en lieu sec, à une température constante l'abri de l'air et de la lumière, peuvent se conserver aussi très longtemps; exemples : les vanneries découvertes au Proche et au Moyen Orient datant du VIIème millénaire avant J.C. et les vanneries trouvées en 1922 dans le tombeau de TOUTANKHAMON, souverain d'Égypte vers 1340 ans avant J.C.
En Brie champenoise, à NOYEN-SUR-SEINE,(région de PROVINS Seine-et-Marne) on a découvert des fragments de nasses "ajourées" et une sorte de corbeille, malheureusement écrasée, fabriquée avec de fines "éclisses" d'osier. Ces vestiges âgés de 8000 ans appartiennent à la période mésolithique (datation au carbone 14). Des fouilles ont été entreprises de 1970 à 1982 par l'équipe du Cercle archéologique de BRAY-SUR-SEINE (Seine-et-Marne) sous la direction de Messieurs Claude et Daniel MORDANT.
A MELZ-SUR-SEINE, village
situé à 8 km en amont de NOYEN, une nasse à anguilles, clôturée en
"torche" (travail cordé à trois brins) a été mise au jour en 1981. Ce
piège n'a pu être sauvé mais a été reconstitué à l'École de vannerie à partir
de documents photographiques pris sur le lieu de la découverte. La nasse de
MELZ, issue d'un habitat celte, datait de la Tène moyenne.(200 ans avant J.C.)
" L'auteur " de cette découverte est Monsieur Raymond TOMASSON archéologue correspondant pour le département de l'Aube des Antiquités préhistoriques et historiques de Champagne-Ardenne. Documentation : OSIER, VANNIER, PANIER, par Daniel MORDANT, Évelyne BARON et Édouard LAUBRY - ouvrage édité par le musée des pays de Seine-et-Marne.
Nos voisins Suisses ont découvert à AUVERNIER, station préhistorique sur le lac de NEUCHÂTEL, des fragments de vannerie appartenant à la technique du "CORDON SPIRALE COUSU", technique apparentée à la poterie au"colombin'. Ces vestiges datent de 5000 ans environ (Néolithique moyen). Corbeilles, vases, couponnes, barriques et autres récipients de paille confectionnés selon cette technique vannière, sont encore bien connus des ruraux du Massif Central, des Alpes, du Jura et autres régions françaises. Quelques spécimens de cette vannerie "spiralée" sont exposés au musée de Champlitte.
Ces découvertes récentes nous ont apporté les preuves de l'existence à l'âge de pierre (NOYEN et AUVERNIER) et plus près de notre temps à l'âge du fer (MELZ), de vanneries déjà bien élaborées. Ce qui laisse supposer une bonne maîtrise des matériaux utilisés et des techniques mises en œuvre, maîtrise qui ne pouvait être acquise que par une longue pratique antérieure.
La vannerie "fine" de NOYEN soulève notre admiration et nous incite à l'humilité quand on sait qu'elle a été réalisée avec un outillage rudimentaire fait de bois, d'os et de pierre.
Les Celtes, les Gaulois et les Gallo-romains pratiquaient aussi la vannerie de main de maître, ainsi qu'en témoignent de nombreuses statuettes, stèles, fresques et mosaïques, représentant des scènes de la vie quotidienne et où l'on peut voir en détail, paniers et corbeilles diverses, bonbonnes habillées coffres, sièges, hottes, plateaux tressés et enfin le VAN. Cet instrument agricole dont on ignore l'origine, est devenu en France, depuis le XIVème siècle, l'emblème du métier de vannier.
Partant de ces connaissances, peut-on imaginer que les techniques, la fabrication et les types de vannerie étaient bien au point à l'époque gallo-romaine ?
Organisation du métier
de vannier en France.
Au Moyen Âge les vanniers ruraux sont très indépendants. Ceux des villes, en revanche, commencent à s'organiser et à se grouper en Associations pour mieux défendre leurs intérêts. Alors que les Confréries ouvrières constituent plutôt des Associations chrétiennes à but charitable et mutualiste, les corporations ont au contraire un caractère strictement professionnel et leurs statuts définissent les obligations, les devoirs et les coutumes qui lient maîtres, compagnons et apprentis dans l'exercice de leur métier.
Dans son ouvrage intitulé "LA VANNERIE", Monsieur Roger LECOTTE (conservateur du musée du Compagnonnage de Tours. Auteur d'importants ouvrages sur le compagnonnage. Président d'honneur de la Société d'Ethnologie.) nous donne des renseignements très intéressants sur l'organisation de la profession de vannier, depuis le Moyen Âge jusqu'au XIXème siècle.
Dès le XIIIème siècle, sous le Roi Louis IX (Saint-Louis), les registres de la taille signalent l'existence de vanniers à Paris et dans de nombreuses villes de France. Toutefois, les corporations de vanniers n'apparaissent qu'au XVeme siècle et c'est le Roi Louis XI qui octroie aux vanniers parisiens leurs statuts, le 24 juin l467. Les vanniers de Rouen obtiennent les leurs du Roi Charles VIII en 1492. Précisons qu'au Moyen Âge les marchands de vannerie sont autorisés à vendre des articles de quincaillerie, lanternes, pelles, écuelles, cribles, quenouilles, fléaux, faucilles etc. d'où le nom de "VANNIERS QUINCAILLIERS" que l'on donne parfois aux fabricants et aux marchands de vannerie.
L'apprentissage du métier dure trois ans et le "Maître" ne peut prendre que deux apprentis en plus de ses enfants. Les Compagnons ouvriers désireux d'accéder à la "Maîtrise" doivent acquitter une taxe et réaliser un "chef-d'œuvre". Les fils de "Maîtres" ne sont pas tenus d'exécuter le "chef-d'œuvre", ce qui signifie que le titre de "Maître " peut se transmettre de père en fils.
En 1561, les statuts sont révisés et les vanniers sont répartis en trois classes :
-Les VANNIERS-MANDRIERS (ou MANDELIERS) qui fabriquent les paniers
et les corbeilles "en plein munies de poignées comme les MANDES ou
MANDLES. (mannes, bannes, balles, banelles etc. Les appellations diffèrent
selon la taille des récipients, leurs usages et les régions de fabrication)
MANNE : mot d'origine néerlandaise. Au Moyen
Âge, MANDE.
BANNE: mot d'origine gauloise (en latin BENNA-BALLE mot
d'origine francique)
-Les VANNIERS-CLOTURIERS (ou CLOSIERS) fabricants de vanneries en "osier frappé" sur une armature de -bois vans, cabas, hottes, panetons ou hannetons.
-Les VANNIERS-FAISSIERS (ou FAISSELIERS)
"faiseurs" de vanneries "ajourées" faisselles ou feiscelles
(égouttoirs à fromages), clayettes, cages, nasses, poussinières etc. A ce genre
de vannerie se rattache la "CLISSERIE", vannerie réalisée avec des
"CLISSES" ou "ECLISSES" d'osier.
FAISSELLE : mot d'origine latine, FISCELLA diminutif de FISCUS, la corbeille. Au Moyen Age FEISCELLE ou FOISSELLE.
CLISSE ou ECLISSE : mot d'origine francique ("SLITAN").
Aux XIIIème et XIVème siècles on dit ESCLISSER, fendre en éclats, faire des ESCLISSES.
En dehors de cette classification générale,
les vanniers portent des dénominations distinctes qui correspondent à leur
spécialisation. On trouve le VANNIER ou VANETIER fabricant de VANS, le
CABASSIER fabricant de CABAS, le HOTTIER fabricant de hottes, le CORBEILLIER et
le CORBILLONIER respectivement fabricants de CORBEILLES et de CORBILLONS
(petites corbeilles), le PANETIER ou PANELIER fabricant de PANIERS etc.
VAN : en latin VANNUS,l'outil du VENTILATOR; (du VANERE au XIIIème siècle et du VANNEUR au XVIème siècle.)
CABAS : mot provençal (XIVème siècle) issu du latin populaire CAPACIUM,de CAPAX, le contenant. HOTTE : mot d'origine francique, "HOTTA".
CORBEILLE : mot issu du latin "CORBIS", en bas latin CORBICULA (XIIè siècle). PANIER : en latin PANARIUM, la corbeille à pain. (PANIS le pain).
(Dictionnaire ROBERT et dictionnaire français-latin de 1893)
Au XVIIIème siècle la durée de l'apprentissage est portée à quatre ans plus deux ans de compagnonnage, (stage en qualité d'ouvrier chez un maître).
L'Edit de février 1776 abolit les corporations mais il est abrogé six mois plus tard en août. Ces groupements professionnels ne sont supprimés définitivement qu'en 1791 (Loi Le Chapelier)
Après la Révolution, beaucoup de vanniers se regroupent en "communautés" faute d'organisation officielle des métiers. Certains suivent le chemin tracé par leurs aînés et accomplissent leur "Tour de France" dans les rangs des "Compagnons du Devoir".
Page extraite de l'encyclopédie de DIDEROT et
D'ALEMBERT
VANNIER, outils
Objets en vannerie.
Au XVIIIème et au XIXème siècles, les compagnons vanniers ont leurs
"CAYENNES" station des compagnons du Tour de France. La maison
d'accueil est tenue par "LA MERE", femme énergique qui assure
le couvert et le gîte.
ORLEANS se situe au 1er rang, LYON est au 2ème
rang, MARSEILLE au 3ème, BORDEAUX au 4ème, NANTES au 5ème et PARIS au 6ème.
(Source : LES VANNIERS - Roger LECOTTE - 1971).
A la fin du XIXème siècle et au début du XXème beaucoup d'ouvriers vanniers s'unissent et créent des syndicats professionnels:à PARIS, à ORIGNY-EN-THIERACHE (Aisne), à TANNAI (Ardennes).à BELLOT (Seine et Marne),à FAYL-BILLOT, à GIVORS (Rhône), à ARAMON (Gard),à TOULON, MARSEILLE, TOULOUSE,BORDEAUX, NANTES et à SAINT-JULIEN-DE-CONCELLES (Loire-Atlantique).
Trois syndicats représentent le patronat : celui de PARIS, celui d'ANGERS et celui d'ORIGNY-EN-THIERACHE.
Les producteurs d'osier, les industriels vanniers et les négociants en
vannerie se groupent et fondent des associations professionnelles. En 1898 est
créée la Chambre Syndicale Nationale de la Vannerie Française et en 1903 la
Chambre Syndicale des Osiéristes Français (Gaston de la BARRE Président de la
Chambre Syndicale des Osiéristes Français. Auteur d'une encyclopédie de
L'OSIER et de la VANNERIE-1908-)
La profession a aussi son organe de liaison et d'information. Le journal "LA VANNERIE", fondé en 1900 est diffusé mensuellement jusqu'en 1914. La revue "OSIER-VANNERIE" lui succède en 1929 mais sa publication ne durera que quelques années.(voir documents annexes : 1 et II)
Les principales régions
vannières au début du XXème siècle.
Au XIXème siècle et au début du XXème siècle jusqu'à la guerre de 1914, un grand nombre de vanniers exercent leur métier dans les villes et dans les villages, soit groupés, soit dispersés. Pour quelques artisans ruraux et certains agriculteurs, la culture de l'osier et la vannerie sont des activités d'appoint. Au XIXème siècle des centres de fabrication se créent et .se développent un peu partout en France. La production répond en général à des besoins locaux et régionaux, agricoles et industriels. Quelques centres importants comme FAYL-BILLOT, ORIGNY-EN-THIERACHE (Aisne) et VOUZIERS (Ardennes), commercialisent leur production dans toute la France et en exportent même une partie. Les principaux pays destinataires sont : l'Angleterre, la Suisse, les Etats-Unis d'Amérique, le Canada et quelques pays d'Amérique latine et d'Afrique du nord.
Les départements vanniers.
Le NORD. Dans ce département beaucoup de vanniers travaillent en ateliers et fabriquent des paniers pour les usines de filature et de tissage de ROUBAIX, de TOURCOING, etc. Certains travaillent pour les brasseries, les sociétés colombophiles (casiers à pigeons) et pour l'agriculture : mannes à pommes de terre et à betteraves.
La SOMME et le PAS-DE-CALAIS. Dans cette région les vanniers fournissent des mannes diverses aux agriculteurs et aux pécheurs. AU BOISLE (Somme) on fabrique des paniers pour la récolte des pommes de Normandie et à AMIENS des mannes pour les tissages.
L'AISNE est le premier département
vannier au début du XXème siècle. A ORIGNY-EN-THIERACHE, à ETREAUPONT, à MARLY
et dans toute cette région nord du département,4000 vanniers sont spécialisés
dans la confection d'articles de vannerie fine. Ils emploient l'éclisse
d'osier, la paille tressée, les ganses et depuis 1880 la "moelle de
rotin".
L'emploi des "rotins bruts" en vannerie industrielle et des "moelles de rotin filées" en vannerie fine et en vannerie de fantaisie, à partir des années l860 à 1880 est considéré comme une phase importante de l'évolution de la vannerie française.
Dans la région de RIBEMONT, CHATILLON-SUR-OISE on fabrique des emballages et de la vannerie industrielle. Au sud de l'AISNE à VILLERS-COTTERETS, à HARAMONT, les vanniers font toutes sortes d'articles de grosse vannerie à usage ménager : corbeilles, berceaux, pèse-bébés, paniers à linge et à pain, etc.
L'OISE. A BETHIZY-ST-PIERRE et à BETHIZY-ST-MARTIN les vanniers confectionnent principalement des vanneries pour la boulangerie, la boucherie, l'épicerie et le commerce des vins. Ces vanneries sont destinées à la région parisienne.
La SEINE-ET-MARNE. A REBAIS, BELLOT, LAFERTE-SOUS-JOUARRE et dans beaucoup de villages des deux vallées (Grand et Petit MORIN) les vanniers travaillent pour l'agriculture et les industries de la région parisienne. Ils fabriquent des hottes diverses, des paniers de déménagement, des articles de boulangerie, d'épicerie, de boucherie, de blanchisserie, des casiers à bouteilles, des malles de voyage, des valises etc.
PARIS et sa région.(Anciens départements de SEINE et de SEINE-ET-OISE) De nombreux vanniers travaillent dans des ateliers situés surtout en banlieue et en SEINE-ET-OISE. Les débouchés sont considérables : halles centrales de PARIS, cultures maraîchères, industries diverses, usages ménagers.
Les ARDENNES. C'est le deuxième département vannier. VOUZIERS, RETHEL et MEZIERES sont les grandes régions où travaillent plus de 4000 vanniers le plus souvent en atelier. La production est orientée vers l'agriculture, la métallurgie, la viticulture (hottes de Champagne) l'industrie du Champagne (emballages et casiers à bouteilles), les paniers de manutention, les articles de voyage etc. Certaines techniques de fabrication (travail ourdi en particulier) caractérisent la "vannerie ardennaise" et la distingue des autres vanneries françaises Au "CHENE", une société coopérative de vannerie est fondée en 1906.
La MARNE. Le vignoble et l'industrie du Champagne occupent dans les régions de REIMS, d'EPERNAY et de CHALONS près de mille vanniers qui fabriquent en atelier ou à domicile des mannequins à vendange, des hottes à « déculer » , des paniers de caves, des mannes à bouchons, etc. Les grandes maisons de Champagne ont leur propre atelier de vannerie.
La MEUSE. Plus de 400 vanniers (et vannières) de VAUX-LES-PALAMEIX, de MOUILLY, de RUPT-EN-WOEVRE sont spécialisés dans la fabrication de petites corbeilles, de paniers légers et de coffrets divers pour fleuristes et confiseurs. Cette vannerie fine dite "vannerie de luxe" ou "vannerie de fantaisie" est diffusée dans toute la France et même à l'étranger.
La MEURTHE-ET-MOSELLE. La vannerie
lorraine centralisée dans la région de BACCARAT, de BLAMONT, est relativement
importante au début du XXème siècle. Plus de 200 personnes exercent le métier à
temps complet et près de 300 à temps partiel (agriculteurs faisant de la
vannerie en hiver). Un osier fin appelé "grisette de lorraine" fait
la réputation de cette région et permet de confectionner des
"glaneuses", des plateaux à tartes, des "timbales" (paniers
ovales avec couvercle), des "laceries" et toutes sortes de petits
paniers et de petites corbeilles avec bordure "crantée" ou
"nattée".
A MONTIER-EN-DER, à MERTRUD et dans quelques villages de la Région une vingtaine de vanniers travaillent pour l'agriculture et le vignoble aubois (hottes).
La HAUTE-SAONE. A FOUGEROLLES bon nombre de vanniers sont spécialisés dans l'habillage des bonbonnes et dans la fabrication de paniers appelés "CHARMOTTES" qui sont conçus pour la cueillette des cerises à kirsch.
La COTE-D'OR. Les vanniers de la région d'AISEREY, de CITEAUX, de CHARREY travaillent pour le vignoble. Ils fabriquent des hottes, des paniers à vendanges (certains sont dénommés "BENOITONS"),des claies à raisins, etc.
Le JURA. Dans la région d'ARBOIS on trouve des vanniers qui fabriquent des hottes et des paniers pour le vignoble et dans les environs de LA LOYE, de MONTBARREY, de MARIGNI, des fabricants de vans, de cabas, de couponnes.
La SAONE-ET-LOIRE et l'AIN. Les vanniers de ces deux départements travaillent principalement pour les vignobles du Maçonnais et du Beaujolais, pour l'élevage des volailles (Bresse) et la pisciculture (Dombes).
La métallurgie (Le Creusot) et les tissages procurent aussi du travail aux vanniers. Certains industriels lyonnais ont leurs ateliers de vannerie à MONTLUEL (Ain).
Le LYONNAIS. Cette grande région agricole et industrielle occupe de nombreux vanniers qui travaillent généralement en atelier. Certains paniers spéciaux de forme cylindrique sont fabriqués pour les magnaneries (élevages des vers à soie), d'autres sont destinés aux usines de tissage et à l'industrie chimique.
La VALLEE du RHONE. Tous les départements qui bordent le couloir rhodanien ont leurs vanniers qui travaillent pour le vignoble, l'horticulture et l'arboriculture fruitière.
Le VAUCLUSE. Les vanniers de ce département fabriquent des emballages et des paniers pour la viticulture, la culture maraîchère et l'arboriculture fruitière. Les principaux pays vanniers sont : AVIGNON, ORANGE, CAVAILLON, PERTUIS et CADENET. A CADENET on fabrique des vanneries à usages ménagers et des articles de voyage (malles, valises).
Le GARD. VALLABREGUE est le premier pays vannier du département. On y fabrique toutes sortes de vanneries à usages agricole, viticole et ménager ainsi que des emballages à poissons et à coquillages. Beaucoup d'emballages sont "clôturés" en "canne de Provence" : paniers pour le transport des fromages d'Auvergne, mannes à mareyeurs, habillages de bonbonnes etc.
ARAMON , cette autre localité vannière spécialisée dans le travail de l'osier est considérée comme le berceau de la "TOILETTE MARSEILLAISE" (sorte de mallette munie d'une poignée sur le couvercle).
Documentation :LES VANNIERS DE VALLABREGUES par Charles GALTIER - 1980
Les ALPES-MARITIMES, le VAR et les BOUCHES-DU-RHONE. Dans ces départements sont fabriqués des paniers pour les récoltes et les expéditions de légumes, de fruits et de fleurs coupées. Les emballages sont souvent "clôturés" en "canne de Provence". Les vanniers travaillent aussi pour le commerce et les industries locales : distilleries, parfumeries (GRASSE), savonneries, conserveries, poissonneries (MARSEILLE).
L'HERAULT. l'AUDE. le TARN et la HAUTE-GARONNE. Les vanniers de ces départements travaillent pour le vignoble, la culture légumière, l'arboriculture fruitière et l'élevage des volailles. Dans 1'HERAULT on habille des bonbonnes pour le transport des vins et des spiritueux. A MAZAMET (Tarn) on fabrique des paniers pour les usines de tissage. En HAUTE-GARONNE on confectionne des cageots à volailles.
La GIRONDE. La plupart des vanniers de ce département travaillent en ateliers à BORDEAUX et à TALENCE. Ils font des paniers pour la viticulture et l'horticulture, des "BOURRICHES" à huîtres (bassin d'ARCACHON) et des mannes à poissons.
La MARCHE et le LIMOUSIN. Dans ces régions beaucoup de vanniers sont spécialisés dans la fabrication de paniers en lamelles de châtaignier. Le centre de production le plus important est LE MAS-GAUTHIER, village situé au sud de :
Limoges. Les "PANETIERES" de châtaignier fabriquées dans ce pays sont destinées aux pépiniéristes, aux marchands de volailles, aux usines de conserves et de salaison, aux drogueries et aux corderies.
La vannerie d'osier (emballages et articles agricoles) est pratiquée dans la CREUSE et dans une partie de la HAUTE-VIENNE, de la DORDOGNE ainsi qu'à OBJAT en CORREZE.
A BEINAT et dans quelques villages corréziens, près de 2000 personnes fabriquent des "CABAS à PROVISIONS" en paille de seigle. Le cabas est réalisé à partir de tresses de paille entrelacées sur un moule de bois parallélépipédique.
Dans tout le Massif Central des vanniers
(souvent occasionnels) confectionnent nombre de "PALISSOUS", de
"CORBILLONS" et autres récipients de paille et utilisent la technique
du "CORDON SPIRALE COUSU"
(documentation : VANNIERS et VANNERIES du LIMOUSIN et de la MARCHE -par Maurice
ROBERT - 1964).
La CHARENTE. Les vanniers de la région de COGNAC font des emballages et habillent des bonbonnes pour le transport de la précieuse eau-de-vie du pays.
La CHARENTE-INFERIEURE, la VENDEE et la LOIRE-INFERIEURE.(1) La pèche est le principal débouché offert aux vanniers de ces départements côtiers. A MARENNES,à ROCHEFORT (Charente), à l'ILE D'ELLE (Vendée),à BASSE-GOULAINE, à NANTES et à LA CHAPELLE-BASSE-MER (Loire-Inférieure) on fabrique de grandes quantités de mannes à chalutiers, de mannes à poissons, de paniers à huîtres et à coquillages. Dans certaines régions de l'intérieur on fabrique aussi des cageots à volailles et des emballages à pommes de terre.
L'INDRE-ET-LOIRE. VILLAINES-LES-ROCHERS
est le centre de la vannerie tourangelle. La coopérative vannière fondée en
1849 réunit plus de 150 vanniers au début du XXème siècle. Il existe aussi des
noyaux de vanniers indépendants à VILLAINES, à CHOUZE-SUR-LOIRE, à SACHE et à
LA CHAPELLE-SUR-LOIRE. Dans ces villages on fabrique des emballages pour les
fruits et les légumes produits en Val de Loire, ainsi que des bourriches à
huîtres pour la CHARENTE-INFERIEURE (2).
(1) et (2) Ces départements sont cités sous leur ancienne dénomination.
A VILLAINES la production est très
diversifiée ; on y fabrique des vans, des paillons, des hannetons, des
hottes sur monture de chêne, des emballages à prunes et à cerises (emballage
appelé "LE BOSSU" en raison de son couvercle très bombé), des
cageots, des petites corbeilles à fraises (la corbeille dite HYEROISE destinée
à cette région productrice de fraises). On y fait des hottes diverses qui
portent des noms de villes ou de régions : hotte de Blois, hotte de Maçon,
hotte d'Orléans, hotte d'Auvergne, de Saintonge, de Charente.
A VILLAINES on confectionne aussi de nombreuses vanneries ménagères.
Le LOIR-ET-CHER et le LOIRET. Le vignoble, les productions légumières, fruitières et arboricoles et l'élevage des volailles sont les grands débouchés offerts aux vanniers de ces départements. Les vinaigreries de Blois, les verreries de Fréteval, les usines de tissage de Romorantin (Loir et Cher) ainsi que les faïenceries de Gien (Loiret), font elles aussi, appel aux vanniers pour obtenir les paniers de manutention et les emballages dont elles ont besoin.
La BRETAGNE et la NORMANDIE. Les vanniers de ces deux grandes régions côtières fabriquent paniers, mannes et emballages de toutes sortes pour la pêche en mer, le ramassage et le transport des huîtres, des moules et des coquillages. La récolte et l'expédition des légumes et des fruits procurent aussi des débouchés aux vanniers. A DOL, à ST SERVAN, à ST MALO (Ille et Vilaine), 500 vanniers font des emballages à pommes de terre (dénommés "MALOUINS"), des mannes à choux-fleurs, des paniers à sardines etc.
En Normandie, à REMILLY-SUR-LOZON (Manche) et dans la région, plus de 200 vanniers travaillent pour l'agriculture et l'industrie laitière; ils fabriquent des caserets à fromage, des mannes et des paniers à beurre, des emballages à beurre dits "BASSETS". A REMILLY on fabrique aussi divers objets à usages ménagers.
L'ALSACE. Cette province qui redeviendra française en 1918 a aussi ses vanniers. Les débouchés sont offerts par la polyculture, le vignoble, les brasseries, les usines de filature et de tissage et les diverses activités commerciales.
Aux innombrables vanneries issues des mains de professionnels il faut ajouter les vanneries "rustiques", les vanneries "familiales", confectionnées par des vanniers saisonniers et des amateurs. Ces derniers pratiquent généralement le métier pendant l'hiver. Ils vont quérir dans la campagne et en forêt des végétaux sauvages, des baguettes de coudrier, des tiges de troène, de bourdaine, de saules, etc. Nantis d'un savoir hérité de leurs aïeux, ils préparent avec soin la matière première, la pèle, "lèvent des éclisses" et tressent, souvent très adroitement, paniers et corbeilles. Quelques réalisations atteignent parfois le niveau d'œuvres d'art, tant la subtilité des techniques, la délicatesse du travail et l'harmonie des formes sont proches de la perfection.
Cette énumération des pays vanniers un peu fastidieuse peut-être -j'espère que les lecteurs seront indulgents- permet de mesurer la place tenue par la vannerie, au XIXème siècle et au début du XXeme, dans les divers secteurs de l'activité économique.
Les vanniers à la fin du XIXème
siècle.
A la fin du XIXème siècle on dénombre en France 25.000 vanniers dont 10.000 artisans (ou assimilés) et 15.000 salariés travaillant dans 3.500 ateliers. La plupart des ateliers occupent moins de 10 personnes.
Quatre-vingts établissements emploient 10 à 20 vanniers
Quarante-cinq 20 à 50
Trois 50 à 100
Quatre 100 à 200
Deux plus de 200
La Haute-Marne se situe parmi les principaux départements vanniers. (Recensement de 1896 - D'après Gaston de la BARRE)
Si l'on ajoute à ces vanniers "recensés" les épouses et les grands enfants des artisans (la vannerie est souvent une activité familiale) les vanniers "temporaires" et quelques isolés "oubliés", on atteint le chiffre global, très souvent avancé, de 40 à 45.000 fabricants de vannerie.
NOTA Superficie des oseraies françaises.
1903 : 6000 hectares
1914 : 9300 ha
1969 : 2000 ha
1972 : 900 ha (D'après les statistiques agricoles.)
XXème siècle. Les crises
et le déclin de la vannerie française.
Dès la fin du XIXème siècle apparaissent les signes précurseurs du lent déclin de la vannerie française. Les crises se succèdent et l'inquiétude pénètre chez les vanniers. Il ne s'agit plus, en fait, de crises sporadiques dues à des troubles politiques, à des périodes d'hostilités (guerres) ou à des perturbations temporaires des marchés, mais de signes avant-coureurs d'un grand bouleversement économique et social. Une société nouvelle "super industrialisée", enfantée au XIXème siècle, prend le pas à l'aube du XXème siècle sur une société paysanne et artisanale ancestrale. Les acteurs et les témoins impuissants de cette profonde mutation ne peuvent, à la charnière du XIXème et du XXème siècles, en prévoir toutes les conséquences, amenuisement du monde agricole, disparition de l'artisanat rural, dépeuplement des campagnes au profit des villes et développement tentaculaire des zones industrielles et de l'habitat urbain.
Les fabricants de vanneries agricoles et d'emballages ainsi que certains fabricants de vanneries industrielles sont les premières victimes de cette évolution. Quant à la vannerie fine, elle est concurrencée par les vanneries importées d'Allemagne et de Belgique et par celles fabriquées dans les prisons. Les prix à la production s'effondrent et les vanniers de THIERACHE passent par de dures épreuves.
Le malaise dont souffre la vannerie à plusieurs causes :
- La modernisation d'une agriculture qui utilise de moins en moins de vans, de cabas, de hottes et autres paniers de ferme en osier.
- L'arrivée dans le domaine des emballages grand débouché de la vannerie des caisses et des cartonnages.
- Des importations de vanneries allemandes, belges et hollandaises à bas prix.
- Des droits de douane réduits sur les marchandises importées d'Allemagne, privilège que s'est donné ce pays dans le traité de Francfort qui mit fin à la guerre de 1970-1971.
- Des entrées en franchise de vanneries étrangères non terminées.
- Une production considérable de vanneries dans les prisons à des prix inférieurs de 30 à 50 % à ceux pratiqués par les vanniers .La fabrication d'objets de vannerie dans les prisons débute vers 1830; elle prend une extension considérable sous le Second Empire. Les articles fabriqués par les détenus sont concédés à des négociants par adjudication.
- Des vanniers très spécialisés qui s'adaptent difficilement aux nouvelles exigences des marchés.
La vannerie française qui tenait le premier rang en Europe au cours des années 1880 est descendue au 5eme rang au début du XXème siècle.
Soucieuse de surmonter toutes ces difficultés, la profession s'organise et tente, avec l'appui des parlementaires des principaux départements vanniers, d'enrayer ce mouvement de récession.
-Une Chambre syndicale nationale de la
vannerie française et une Chambre syndicale nationale des osiéristes français
sont fondées respectivement en 1898 et en 1903.
La Chambre syndicale nationale de la vannerie compte 73 membres en 1960 et la Chambre syndicale des osiériculteurs français 120 à la même date.
- Une Ecole professionnelle d'osiériculture et de vannerie est créée en janvier 1905. Réclamée depuis plue de vingt ans, elle ouvre ses portes à Fayl-Billot le 1er décembre 1905. Cette école a pour mission de former des jeunes osiériculteurs-vanniers ayant de solides connaissances du métier, capables de cultiver rationnellement l'osier et de réaliser tous travaux de vannerie.
- Enfin, une Société d'étude pour l'amélioration des emballages et leurs applications commerciales est créée en 1907. Cette Société s'efforce de résoudre certains problèmes de transport portant sur l'encombrement et le rangement des vanneries et sur la tarification établie par les chemins de fer.
D'autre part, les parlementaires des départements vanniers multiplient leurs démarches en vue d'obtenir des ministères concernés :
- une réduction du volume des vanneries fabriquées dans les prisons et l'alignement de leurs prix sur ceux pratiqués par les vanniers professionnels.
- une majoration des droits de douane applicables aux vanneries importées.
(Sources : Questions commerciales sur l'osier et la vannerie Gaston de la Barre - 1908)
Ces actions positives donnent à la vannerie française un nouveau souffle.
Malheureusement la guerre de 1914 ouvre de nombreuses plaies dans bien des domaines et provoque de grands changements dans la société. Les régions envahies par les armées et bouleversées par quatre longues années de combats sont ruinées. Dans les départements du Nord, de la Somme, de l'Aisne, des Ardennes et de la Meuse, beaucoup d'oseraies sont détruites ou transformées en taillis; la vannerie ne retrouvera jamais dans ces régions meurtries son niveau d'activité d'antan.
Après une courte période de prospérité durant les années 1920 (prospérité relative pour la vannerie), survient brutalement la grande crise économique des années 30.( La crise boursière qui éclate aux U.S.A. le 24 octobre 1929 dégénère en une crise économique catastrophique qui gagne le monde entier les années suivantes).
Avec elle ressurgissent des menaces de guerre qui plongent de nouveau l'Europe dans l'inquiétude et réveille chez les vanniers la crainte du lendemain, crainte hélas bien justifiée.
La seconde guerre mondiale accorde à la vannerie quelques années de répit. Le contingentement des métaux, du cuir, des tissus, du papier, etc. permet à l'osier de reconquérir, provisoirement, une place d'honneur sur les marchés.
Mais dès les années 1950 s'accélère le processus de"super industrialisation", d'automatisation et de production de masse déjà ébauché entre les deux guerres. Dans de nombreux secteurs sont introduits les bois déroulés, les cartonnages et de nouvelles matières plastiques. Touchée de plein fouet par cette brutale évolution la vannerie, métier typiquement manuel, perd peu à peu ses principaux débouchés.
Dans le domaine des emballages se généralise l'emploi des cartonnages, des cageots et des clayettes de bois. Presque tous les paniers utilisés pour la manutention, le rangement, le stockage et la commercialisation des produits agricoles et industriels, sont remplacés par de nouvelles générations de récipients moulés dans des matières de synthèse, ou façonnés dans un métal inaltérable. Il en est ainsi dans de nombreuses professions agricoles, industrielles et commerciales : viticulture, horticulture, arboriculture, pèche, mareyage, conserveries, filatures, tissages, métallurgie, halles centrales, magasins de vente, etc. Les valises et les malles de voyage en osier sont délaissées au profit d'articles de voyage en carton, en polypropylène et autres matières de synthèse. Un grand nombre d'articles de ménage, de bureau, sont fabriqués avec des matières plastiques ou des métaux inoxydables.
Aux produits de substitution qui éclipsent la vannerie française s'ajoutent:
- Les vanneries importées d'Espagne, d'Italie, des pays d'Europe Centrale, de Chine et autres pays d'Asie et dont les prix défient souvent toute concurrence. Ces importations sont la conséquence de la libéralisation des échanges internationaux.
- Une fiscalité plus forte et des cotisations sociales qui augmentent i les charges des artisans vanniers. Ces cotisations, bien que compensées par une couverture sociale appréciable, pèsent particulièrement sur la vannerie, métier essentiellement manuel, non mécanisable, dans lequel les temps de fabrication ne peuvent être réduits, même dans une faible mesure, sans porter atteinte à la qualité des produits.
Découragés, bon nombre de jeunes vanniers abandonnent la "sellette", (établi du vannier) préférant à leur condition de petit artisan celle de salarié avec ses avantages "miroitants" : salaire fixe, horaires de travail réguliers, couverture sociale plus intéressante, congés payés etc. Beaucoup cherchent un emploi dans les services publics et privés du secteur tertiaire. Certains se dirigent vers l'industrie; au cours des années 1950-1960 les usines ouvrent leurs portes toutes grandes. La relève des anciens n'est plus assurée. La vannerie perd définitivement ses grands débouchés et presque tous les centres de fabrication français s'éteignent peu à peu.
Répartition des entreprises de vannerie en
FRANCE métropolitaine en 1966
(Source: I.N.S.E.E. Les établissements
industriels et commerciaux français-1966)
Nombre total d'établissements : 1723
Artisans travaillant seuls :1413,Salariés: 2265, Total : 3678 vanniers.
Etablissements occupant un ou deux vanniers : 189
-de trois à cinq vanniers : 43
-de six à neuf vanniers : 23
-de dix à dix-neuf vanniers : 27
-de vingt à quarante-neuf vanniers : 23
-de cinquante à quatre-vingt-dix-neuf vanniers : 2
-de cent à deux cents vanniers : 3
Un siècle s'est écoulé depuis le recensement de 1896. Le visage de la France vannière a bien changé. Les "vanniers occasionnels" et les "vanniers saisonniers" se font rares et les rangs des professionnels se sont bien éclaircis. Combien de vanniers actifs y a-t-il en France en 1993 ? Trois cents ? Quatre cents ?
Quelques pays vanniers ont cependant résisté, tant bien que mal, aux grands bouleversements économiques du siècle. Des entreprises de sauvegarde, des actions publicitaires, des prospections objectives, des recherches de modèles et des adaptations originales de la vannerie, ont souvent porté leurs fruits. Parmi les pays "survivants" citons les principaux : Bussières-lès-Belmont, Fayl-Billot, Grenant, Provenchères-sur-Meuse en Haute-Marne, Villaines-les-Rochers en Indre-et-Loire, Remilly-sur-Lozon en Manche, Vouziers en Ardennes et Le Boisie dans la Somme.
La vannerie, industrie aux préoccupations essentiellement utilitaires dans le passé, devient, semble-t-il à présent, une industrie de mode (on n'oserait dire de luxe); soumise aux rigueurs d'une économie mondialisée, elle subit également les caprices des tendances collectives.
Pour vaincre les difficultés posées par une
telle mutation, les vanniers français doivent renoncer à la spécialisation et
mettre en œuvre toutes les techniques vannières. Seule une production très
diversifiée et de grande qualité, bien adaptée "au goût du jour", est
susceptible de répondre avec succès à l'évolution permanente de la mode et aux
contraintes des marchés.