FAYL-BILLOT AU COURS DES SIECLES

L'INDUSTRIE DU ROTIN A FAYL-BILLOT ET EN FRANCE



LES ROTINIERS

Bien qu'elle soit classée parmi les métiers de l'ameublement, l'industrie du rotin est très souvent assimilée à la vannerie. Aux yeux du profane le rotinier et le vannier se confondent. Ce mariage de « convenance » est dû, d'une part à l'emprunt par les rotiniers de certaines techniques vannières tels que le « tissage » et le « cannage », et d'autre part à des traditions qui remontent au XVIIIème siècle. Jadis, les « canniers » qui garnissaient d'éclisses de rotin les sièges de style étaient considérés comme les « vanniers de luxe » et ils appartenaient, à ce titre, à la corporation des « vanniers faiseurs de sièges ».

Au XIXème siècle et au début du XXème, les manufactures de meubles en rotin recrutaient leurs ouvriers en bonne partie parmi les vanniers. A Fayl-Billot, entre les deux grandes guerres, la plupart des rotiniers qualifiés étaient des vanniers ou des fils de vanniers. Les patrons rotiniers venaient aussi du milieu vannier, exemple : messieurs RAGUET, PETITOT, GARNIER et monsieur Jean MINOT ancien élève de l'Ecole de Vannerie.

L'apprentissage du métier.

A Fayl-Billot, durant les années 1920 et 30, l'apprentissage de rotinier se fait à l'Ecole de Vannerie ou en Entreprise. La formation « sur le tas » est confiée à des contremaîtres secondés par des ouvriers qualifiés qui encadrent, surveillent et conseillent les apprentis.

L'apprentissage doit durer en principe deux ans; mais ce temps est réduit à une année seulement quand il s'agit d'une simple initiation à un travail de « montage », de « tissage » ou de « cannage ». La qualification dans la spécialité s'acquiert ensuite par la pratique et avec le temps. Les apprentis (et apprenties) ne sont pas rémunérés; toutefois, si leur comportement à l'atelier et leur travail sont satisfaisants, ils peuvent recevoir quelques récompenses pécuniaires (primes d ' encouragement).

Les élèves de l'Ecole de Vannerie bénéficient d'une formation complète, ce qui leur permet ensuite de se spécialiser dans le « montage » ou dans le « tissage », selon leurs goûts et leurs aptitudes.

Le contrat d'apprentissage consiste le plus souvent en un accord verbal passé entre le patron de l'Entreprise et les parents de l'enfant mineur. Plus tard, le contrat écrit sera rendu obligatoire et rédigé en plusieurs exemplaires destinés respectivement :

-A l'employeur formateur.

-Au Centre de formation (s'il en existe un).

-A l'apprenti, ou à ses parents et représentants légaux s'il est mineur.

-Au Maire de la commune où est situé l'établissement formateur.

-A la direction départementale du travail.

En Haute-Marne, des concours d'apprentissage sont organisés, dans les années 1920, par le Comité départemental d'Enseignement Technique, la section départementale des Arts appliqués et la Société d'Encouragement. Ces concours sont patronnés par le Conseil Général et les municipalités intéressées.

L'organisation de tels concours destinés à encourager l'apprentissage des métiers manuels est interrompue durant les années 30, période de crise économique et de chômage. Elle ne sera reprise que beaucoup plus tard, dans les années 80, par la Société d'Encouragement aux Métiers d'Art, puis par la « Société des Meilleurs Ouvriers de France », section de la Haute-Marne. Elle recevra l'appui du Conseil Général, de l'Inspection académique, de la Chambre de métiers et de la Chambre de commerce et d'industrie.


Classement des rotiniers selon leur qualification professionnelle.

Dans la convention collective nationale de l'ameublement, ratifiée en 1956 par la Chambre Syndicale des Filateurs de Rotin et par le Syndicat National des Fabricants de Meubles en Rotin, figure, en annexe, le classement des ouvriers rotiniers. Ce classement est le suivant :

1ère catégorie   -  Manœuvres ordinaires, non spécialisés.

2ème catégorie  - Manœuvres spécialisés : livreur; emballeur; préparateur de matières

premières;  cintreur sur gabarit.

3ème catégorie - Ouvriers spécialisés (O.S.) : chauffeur de chaudière; conducteur de véhicu­les    automobiles; ouvrier qui exécute des travaux simples de série, des parties de meubles, ou qui fait certains travaux de finition.

Dans cette ca­tégorie rentrent les « monteurs », les « tisseurs », les « canneurs » (ou canneuses), les

 « tortilleurs  » (ou tortilleuses), les vernisseurs.

4ème catégorie - Ouvriers spécialisés qualifiés (O.S.Q.) : chauffeur-mécanicien.

-Monteur 1er échelon, ouvrier qui met en forme et assemble les différents éléments composant la

« carcasse » de tous modèles de meubles.

- Monteur - tisseur. 2ème échelon, ouvrier qui exécute les différents travaux de « montage », de

« tissage », de « recouvrement » et de « finition » de tous modèles de meubles.

5ème catégorie - Ouvriers hautement qualifiés (O.H.Q.): ouvriers travaillant sur plan ou sur dessin, ou    créateurs de modèles dans le temps où ils effectuent un tel tra­vail.

N.B.  Cette classification n'est imposée qu'aux employeurs adhérant au Syndicat National des Fabricants de Meubles en Rotin et signataires de la convention. Dans les Entreprises importantes, les ouvriers sont encadrés par des contremaîtres et un chef de fabrication dirige et contrôle toute la production.

En 1977, un nouveau classement précisant les différents niveaux de qualification professionnelle est élaboré par le Syndicat de Fabricants de Meubles en Rotin.  Cette  actualisation  de l'ancien classement est annexée à la nouvelle proposition de convention collective de l'ameublement. Elle ne concerne pas les Entreprises de type artisanal, sauf si celles-ci adhèrent individuellement à la convention.

Le classement comporte quatre niveaux de qualification et à chaque niveau figurent trois catégories d'agents ; Niveau I. Manœuvres spécialisés 1ère 2ème et 3ème catégorie                                                                              Niveau II. Ouvriers spécialisés          

Niveau III. Ouvriers qualifiés            

Niveau IV. Ouvriers hautement qualifiés 

Au niveau I, 1ère catégorie, le manœuvre est rémunéré au S.M.I.C.                                                                        

Au niveau IV, la 2ème catégorie correspond à un poste de chef de groupe ( 6 ouvriers) et la 3ème catégorie à un poste de chef d'équipe (12 ouvriers).


Conditions de travail. Horaires et salaires à Favl-Billot.

Jusque dans les années 60, les ouvriers spécialisés (« monteurs », « tisseurs », « canneuses » et                «tortilleuses ») sont rémunérés aux pièces sauf s'ils effectuent un travail particulier hors série. Les salaires sont donc très variables; ils dépendent des difficultés rencontrées dans le travail, de l'habileté et de l'assiduité de l'exécutant. Les barèmes sont fixés par le patron sur la proposition des contremaîtres et éventuellement du chef de fabrication. Ils sont calculés sur la base d'un tarif horaire (variable selon te niveau de qualification requis) multiplié par le temps moyen d'exécution d'une tâche bien définie (temps étroitement contrôlé). L'établissement des tarifs fait naître , parfois, des contestations. La rémunération « aux pièces » favorise en général les ouvriers habiles, mais pénalise ceux qui manquent de dextérité.

Les manœuvres sont rémunérés à l'heure ainsi que les ouvriers hautement qualifiés quand ils effectuent un travail particulier, hors série : mise au point d'un prototype par exemplte. Le salaire horaire varie, bien entendu, avec le niveau de qualification des ouvriers; il peut être différent d'une Entreprise à l'autre pour la même qualification. En 1950 est institué le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (S.M.I.C.), remplacé en 1970 par le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (S.M.I.C.). A partir de la fin des années 60, tous les rotiniers sont progressivement rémunérés à l'heure.

Jusqu'aux années 60, les ouvriers rotiniers sont payés à la semaine, le samedi; puis les salaires sont comptabilisés à la quinzaine avec versement d'un acompte à la fin de la première semaine.

En 1930, un ouvrier rotinier gagnait de 20 à 35 francs par jour selon sa qualification et son habileté. (En 1930 le kilo de pain valait 30 cts d’euro en moyenne)

Durée du travail.

Au début du XXème siècle la durée du travail journalier est limitée, en principe, à 10 heures,  soit 60 heures par semaine (loi de mars 1900). Elle est abaissée progressivement à 48 heures hebdomadaires au cours des années 30 (période de récession), soit 8 heures par jour sur six jours, ou 48 heures sur cinq jours et demi, avec repos le samedi après-midi (semaine anglaise).

La loi de juin 1936 institue la semaine de 40 heures; mais cette loi n'est pas toujours appliquée surtout dans les Entreprises où les ouvriers sont rémunérés « aux pièces ». Elle est abolie en 1941 par le gouvernement de Vichy (Charte du Travail), puis rétablie en février 1946. Au-delà de 40 heures, les heures supplémentaires sont payées aux tarifs réglementaires.

Protection sociale des travailleurs salariés.

Dans le cadre du travail rentrent les risques d'accidents et de maladies. Jusqu'en 1946, les accidents du travail sont pris en charge par une Caisse de Secours instituée en 1898. Les maladies sont couvertes par les Assurances Sociales à partir de 1930 (loi du 30 avril 1930).

La Sécurité Sociale, créée après la seconde guerre mondiale, assure les salariés contre les deux risques : maladie (loi d'avril 1945) et accidents (loi de janvier 1946).

 

LE MOBILIER EN ROTIN.

Evolution des styles et des techniques de fabrication.

L'évolution du mobilier en rotin s'est produite à des périodes successives dans la deuxième moitié du XIXème siècle et tout au long du XXème. Elle a été influencée par des modes souvent capricieuses, par les mouvements des Arts en général, les progrès de la technologie dans le domaine de l'outillage et par des contraintes économiques nées des marchés concurrentiels.

Dans les pages qui vont suivre, nous allons tenter de décrire chronologiquement les phases principales de cette évolution.


1830-1850 . Sous le règne du roi Louis-Philippe réapparaît la « canne de rotin » (« éclisse d'écorce »). Avec ces « éclisses » on garnit le fond d'une chaise légère dont la structure de bois imite le bambou. A la même époque une autre chaise, tout aussi légère mais plus élégante, connaît une très grande vogue. Le fond est garni d'un fin tressage « d'éclisses d'osier ». Les traverses du dossier reproduisent l'incurvation des sièges du                     «consulat »;elles sont ornées de peintures aux motifs exotiques. Le créateur est italien, il se nomme                        « SCHIAVARI » et ses chaises seront baptisées « charivari » par déformation du langage.

1850-1875 . Sous le Second Empire, le mobilier se caractérise par des copies assez banales de tous les styles des siècles précédents. Il se distingue aussi par la création de meubles laqués noir, incrustés de nacre, dont l'inspiration serait venue de Chine à la suite des expéditions militaires engagées dans les années 1860. Deux tendances s'expriment dans les structures des sièges :

- D'une part, le pastiche des sièges cossus stylisés des époques précédentes, sièges qui sont réservés à la Cour et à la haute bourgeoisie.

-D'autre part, la composition de sièges légers et en particulier de chaises dites « volantes » (faciles à déplacer). Certaines de ces chaises sont en bois tourné laqué noir et ont un fond « embourré » et « capitonné ». D'autres de même style, mais fabriquées un peu plus tard, sont en bois doré et « foncées » de « canne de rotin ». (ces chaises se voient encore dans nombre de salons et de salles d’apparat)

Toutes ces productions contrastées « massives » ou « légères »- certaines étant imaginées -influenceront les ébénistes et les menuisiers en sièges jusqu'à la fin du XIXème siècle.

Les premiers meubles en rotin fabriqués en France sous le Second Empire subissent immanquablement les emprises de la mode. Cette mode est provoquée par un désir de confort et de luxe très bourgeois et par les conquêtes coloniales d'Asie : Tonkin, Annam et Cambodge.

On fabrique donc, au début, des sièges et des tables tout en rotin que l'on destine aux jardins d'hiver. Ces meubles légers, facilement transportables, peuplent aux beaux jours et par beau temps les terrasses et les jardins. Deux styles très différents se font jour: un style empreint d'exotisme baptisé « style colonial » et un style opulent, dit « style bourgeois ».

-Le premier, d'inspiration asiatique, est un pastiche du mobilier de rotin fabriqué en Extrême Orient et importé en Europe par des Maisons hollandaises et anglaises.

- Le second exprime la recherche d'un « formalisme » ornemental. Les meubles réalisés dans ce style sont très habillés. Ils présentent un garnissage « tissé », « canné » ou « mixte », c'est-à-dire « cannage et tissage » alliés, ou encore « tissage et ajours ». Les pieds des sièges sont masqués, en totalité ou en partie, par une « jupe tissée » ou « cannée ». Les dossiers et les « accotoirs » sont ornés de gros bourrelets « tissés ou cannés ». Toutes les parties de la charpente qui ne sont pas masquées par le « tissage » ou le « cannage » sont recouvertes de « tortillages », « d'éclisses de moelle ». Ces meubles sont l'expression d'un travail artisanal           « gratuit »  qui se prolongera jusqu'au début des années 1920. Certains sièges de grand luxe sont capitonnés.

Les premières manufactures françaises de meubles en rotin sont créées dans les années 1850. La Maison Emile MUTET-RAINFRAY située au 10 de l'avenue des Champs Elysées à Paris, fondée en 1848, se spécialise à ses débuts dans le « cannage » des sièges en bois courbé (le créateur du mobilier en bois courbé était un industriel autrichien Michel THONET de Vienne ).

Vers 1855, cette Maison entreprend la fabrication de meubles en employant uniquement le rotin naturel et ses dérivés :les « éclisses d'écorce » et les produits de la « moelle ». Vers 1868 elle est aussi l'une des premières manufactures de meubles à employer la « moelle » de rotin vernie noir; le noir est très à mode sous le Second Empire.

1875-1914 . Au cours de cette période le mobilier de rotin évolue sensiblement dans sa diversité, mais en revanche le style des meubles est assez conformiste; la mode « bourgeoise » du Second Empire conserve son crédit jusqu'au début du XXème siècle. La gamme des coloris (rotins teintés et vernis) se déploie; elle rehausse l'attrait de la matière. Les modèles se multiplient dans tous les genres de meubles : chaises , fauteuils, chaises longues, sofas, canapés, tables, jardinières, porte-potiches, travailleuses, etc. Le rotin pénètre dans les intérieurs les plus riches comme dans les plus modestes. On le trouve dans les hôtels, les halls de réception, les vestibules, les salons de thé et dans beaucoup de foyers. Certains sièges, au nom évocateur, deviendront les classiques du mobilier de rotin : « chaises longues » pour les malades, fauteuils dénommés « confortables » pour les personnes âgées, fauteuils « causeuses » et fauteuils « crapauds », sièges qui étaient très en vogue sous le Second Empire. On fabrique aussi des meubles de jardin d'un genre particulier. Leur structure est en rotin de « malacca » ou en châtaignier; le garnissage « ajouré », très simple, est réalisé en « moelle » de rotin de 5 à 6 mm. de diamètre. Ces meubles appelés « meubles suisses » (?) sont laqués vert, bleu, ou rouge, afin de les préserver des méfaits du soleil et de la pluie.

Le nombre de manufactures augmente à Paris et en province .A Fayl-Billot la Maison RAGUET passe du travail de l'osier à la fabrication de meubles en rotin vers 1910-1911.

Au cours de cette période se dessine un mouvement artistique audacieux et novateur. Sous le nom             « d'ART NOUVEAU » ou de « MODERN'STYLE » (le mouvement est européen) il restera gravé dans l'histoire de l'Art. Retenu longtemps à l'état de rêve, il s'exprime enfin résolument dans les années 1880 décidé à combattre l'académisme et le pastiche des arts décoratifs entretenus sous la Restauration, Louis-Philippe et Napoléon III. Né à Nancy et mis en lumière par Emile GALLE, l'actif Directeur de l'Ecole de Nancy, cet Art cherche de nouvelles sources d'inspiration dans la nature avec pour thèmes principaux, les femmes, les fleurs, les végétaux. II provoque dans de nombreux domaines, l'orfèvrerie, la céramique, la reliure, le graphisme et surtout la verrerie et l'ébénisterie, de véritables révolutions dans la conception et les techniques. Son influence sur le rotin semble assez légère. On la devine cependant dans l'application de certains modèles de « cannage » très ouvragés (cannage étoile, marguerite, etc.), dans l'exécution de dossiers de sièges en forme de coquilles et de pétales de fleurs et dans la recherche de décors végétaux stylisés imitant « gerbe », « bouquet », « faisceau »,          « rinceau ».

1919-1939. La guerre de 1914 interrompt l'élan de l'industrie du rotin pendant près de cinq ans. Dès le printemps 1919 le travail reprend normalement dans les manufactures françaises. A FayI-Billot la Maison RAGUET embauche des ouvriers. D'autres fabriques vont s'établir dans le pays : Maisons PETITOT et MINOT en 1920, ROBERTY en 1926 et GARNIER en 1929. Les rotiniers de Fayl-Billot vont connaître une période de prospérité extraordinaire jusqu'à la crise économique des années 30.


Le rotin, admis déjà comme mobilier de jardin, de terrasse et d'intérieur, va pénétrer de plus en plus dans l'intimité des foyers au cours de l'Entre-deux-guerres (1918 à 1939). Aux pièces maîtresses courantes, sièges, tables, et d'autres bien connues, vont s'ajouter de nombreux éléments accessoires de l'ameublement : lampadaires, plafonniers. lampes de table (l'électricité est entrée dans les maisons), sellettes, travailleuses, étagères, miroirs encadrés de rotin, porte-parapluies, coffres divers, repose-pieds, poufs, vestiaires, bibliothèques, paravents, tables-roulantes, porte-revues, etc. Certains sièges sont « embourrés » et revêtus d'un « cannage » qui se substitue aux tissus.

L'exposition internationale des Arts Décoratifs, organisée à Paris en 1925 et à laquelle prennent part les Etablissements RAGUET, va encourager les rotiniers à créer de nouveaux modèles en s'inspirant du style           « ART DECO ».

Consacré par cette prestigieuse exposition, le style « ART DECO » s'oppose fortement à l' « ART NOUVEAU » de la fin du XIXème siècle et du début du XXème; il en est l'antithèse. L' « ART DECO » prône la ligne droite, les formes cubiques, le dépouillement, l'opposition des couleurs et le « fonctionnalisme ».

En fait, l'histoire de l'Art est une suite de ruptures avec le passé. Ces revirements successifs sont dictés par un puissant désir de renouvellement et par la condamnation du « conservatisme ».

Dans les années 1920 l'industrie du rotin est à son apogée à Fayl-Billot. Elle occupe plus de cent trente personnes dont beaucoup de jeunes vanniers qui ont délaissé l'osier pour te rotin. Les ateliers du Fayl exposent à Paris, Lyon, Lille, Londres, Bruxelles, Amsterdam et aux Etats-Unis d'Amérique. On exporte une partie de la production; l'Angleterre, les U.S.A. et des pays d'Amérique latine sont des clients importants. On fabrique des meubles démontables, pliables, que l'on peut expédier dans des caisses. Les Etablissements Marius RAGUET sortent de nombreuses créations et certaines partent à l'étranger. Parmi toutes ces créations citons un meuble de vestibule fabriqué à quelques exemplaires seulement dont un destiné à la célèbre artiste de music-hall :

« Mistinguett». (Le musée de l’école de vannerie possède un petit salon et un exemplaire du meuble créé pour Mistinguett).

 

Cette prospérité est malheureusement de courte durée; survient la grande crise économique des années 30 qui provoque un ralentissement des affaires et fragilise de nombreuses Entreprises. Les rotiniers ne sont pas épargnés. Les Etablissements RAGUET sont en difficulté et arrêtent leurs activités en 1934. Les Etablissements Veuve MINOT quittent Fayl-Billot à la même date. Pour lutter contre cette crise les rotiniers de Fayl-Billot se groupent sous la Direction de la Société Anonyme du Rotin (novembre 1934 à octobre 1936).

 Afin de réduire les coûts de production on simplifie les structures des meubles, (trop parfois), et l'on supprime beaucoup de surcharges décoratives, d'ornements superflus témoins de l'opulence passée et bannis d'ailleurs par le style « ART DECO ». On conserve cependant, pour des raisons de commodité d'exécution, les enroulements de deux    « éclisses » juxtaposées; travaillées simultanément, ces « éclisses » enrobent les accotoirs et les dossiers des sièges, les bordures des tables et autres éléments des meubles. Dans ces enroulements bicolores quatre coloris sont associés au noir toujours présent (survivance du Second Empire) : orangé et noir, bleu et noir, rubis et noir, vert et noir. La nouvelle gamme de coloris cellulosiques, créée par la S.A.D.R., permet aux rotiniers de réaliser de nouveaux motifs de « cannages » et d'obtenir par contraste des effets très attrayants. Les hôtels, les brasseries, les cafés des grandes villes offrent d'importants débouchés aux rotiniers ce qui incite certains à se spécialiser dans la fabrication des sièges de terrasse.


 

 En 1937, malgré une conjoncture économique peu favorable et des menaces de guerre qui pèsent sur l'Europe, la France décide d'organiser une grande Exposition internationale à Paris. La Haute-Marne est invitée à participer à cette manifestation de prestige dont les échos seront, hélas, très vite emportés par te souffle de la guerre. Le Conseil Général confie à un architecte-ensemblier le soin de concevoir et de réaliser un stand. Parmi les différents projets, le Comité d'organisation choisit le « Rendez-vous de chasse », sujet qui met en lumière la vocation forestière du département et ses diverses industries. Dans ce stand, construit, meublé et décoré par des industriels et des artisans, sont réunies les principales productions qui font la renommée de la Haute-Marne: la fonderie d'Art et la ferronnerie, la menuiserie et l'ébénisterie, la coutellerie, la vannerie et la cristallerie de         « Bayel », localité de l'Aube située à quelques kilomètres de la Haute-Marne.

 

L'Ecole de Vannerie est sollicitée pour la fabrication de grands panneaux décoratifs muraux et pour l'habillage « canné » du mobilier fabriqué en bois de chêne du pays : fauteuils, chaises, tables, bahuts. Les           « cannages » sont faits d' « éclisses cristallex et durémail »; ils imitent le tissu écossais sur les panneaux muraux. Au centre de chaque panneau, une pièce de gibier est représentée à l'intérieur d'un médaillon rond. Le sujet est brodé au point de croix sur un canevas monté en « canne » de rotin; on emploie pour la broderie des fils de coton laqués « durémail ». Les matières, rotin et fils de coton laqués, ont été préparées spécialement par la S.A.D.R. de Champigny-sur-Mame.

L'année suivante, l'Ecole de Vannerie met à profit sa technique de « broderie sur rotin » pour créer un petit mobilier inspiré du style « ART DECO ». Les lignes des meubles sont simples;

les structures sont légères. La délicatesse du travail se remarque surtout dans la finesse du cannage qui garnit le fond du fauteuil et dans l'incorporation au dossier d'un panneau « brodé ». La fabrication de ce mobilier s'avère longue et délicate, donc très coûteuse. La diffusion, limitée à quelques exemplaires en 1938 et 39, est interrompue par la guerre; elle ne sera pas reprise.

1939-1947. En 1940, les stocks de rotins entreposés chez les importateurs et les « filateurs » sont en grande partie réquisitionnés par l'autorité d'occupation; durant une huitaine d'années les importations seront totalement suspendues. La pénurie de beaucoup de matières premières, métaux, cuir, tissus, etc. obligent les industriels et les artisans à recourir à des produits de substitution. Les patrons des manufactures de meubles en rotin s'ingénient à procurer du travail à leurs ouvriers. Les anciens vanniers retournent à l'osier, d'autres ouvriers trouvent des emplois précaires dans divers secteurs d'activité. Ceux qui restent dans les ateliers fabriquent des sièges et des tables rustiques. Les baguettes de châtaignier et les bois tournés entrent dans la confection des       « carcasses ». L'osier et la ficelle de papier sont employés pour le « garnissage ». La clientèle n'est pas très difficile, tout se vend ou presque tout, et ce qui est rare sur le marché officiel se trouve parfois au   « marché noir » , mais à des prix exorbitants !

1947-1970. Les premiers arrivages de rotin, en 1947, remontent le moral des rotiniers. La profession voit enfin s'ouvrir devant elle la perspective d'un avenir prometteur après de longues années d'obscurité. Cependant la tâche est d'envergure car le rotin, après sa longue éclipse, doit partir à la reconquête du public et gagner de nouveaux marchés. D'importants efforts de prospection et de publicité sont nécessaires pour rallier l'ancienne clientèle et pour en gagner une nouvelle. Sur l'initiative de la S.A.D.R. un « service de propagande » est mis sur pied en 1949; la direction en est confiée à Monsieur Robert FONTAINE. Ce service a pour mission d'organiser la publicité en utilisant tout un ensemble de moyens : installation de stands dans les grands salons d'exposition et les foires commerciales, diffusion de brochures, d'articles et de photographies dans certaines presses professionnelles et dans les revues d'ameublement et de décoration, (la télévision n'est pas encore entrée en service). Le but est de faire savoir au public que le meuble en rotin n'est pas destiné simplement au jardin, à la véranda et à la terrasse d'un café, mais qu'il peut aussi trouver sa place dans toutes les pièces de la maison.

 

Dans un premier temps les rotiniers cherchent leur inspiration dans le proche passé. Ils reprennent les créations des années 30 en les modifiants timidement et en les débarrassant d'une ornementation qui laissait encore transparaître les dernières influences du style 1900. Les années de guerre ont inculqué aux fabricants des notions d'économie de matières premières et de main d'oeuvre; contraintes économiques obligent ! On supprime tout ce qui paraît inutile, désuet (tortillages bicolores, par exemple), mais on conserve et on améliore, si possible, l'équilibre et !e confort des structures. L'esprit « ART DECO » s'estompe, se perd, tandis qu'apparaissent les frémissements de ce que i'on appellera « l'ART MODERNE »ou « l'ART CONTEMPORAIN ». Demain, au XXIème siècle, cet Art, né de !a « civilisation du nouveau », d'une manifestation de la mode, sera-t-il à son tour condamné sans appel, ou bénéficiera-t-il de cette attitude « post-moderne » qui consiste à accepter et à respecter l'ancien tout en cherchant du nouveau ? L'avenir apportera !a réponse à cette interrogation.

 


Cependant le service de propagande, désireux de faire évoluer le « style rotin », entre en relation avec des décorateurs-ensembtiers : SOGNOT et Lina ZERVUDAKI déjà bien connus avant la guerre. MOTTE, BAILLON, GALLOT, RAMOS. CHARLOT. Janine ABRAHAM et d'autres encore. Ces décorateurs découvrent très vite les ressources du rotin, sa souplesse, sa plasticité, sa légèreté; ils élaborent au cours des décennies 50 et 60 des créations de grande classe. Les recherches portent principalement sur la structure du meuble que l'on veut très épurée, gracieuse, harmonieuse et audacieuse. On emploie les rotins de « Manille » et du « Tohïti » qui permettent, grâce à la longueur et à la régularité de leurs baguettes, de réaliser de véritables prouesses techniques de cintrage. On peut toutefois regretter le coloris brun nuancé du « Malacca », beaucoup plus chaud et beaucoup plus flatteur que le coloris jaunâtre du « Manille » et du « Tohïti ». Priorité est donc donnée à la construction de la « charpente » car c'est elle qui doit procurer au meuble son élégance et son confort s'il s'agit d'un siège.

Le « revêtement » des meubles est « tissé »ou « canné ». II est en général de grande qualité, tant dans la technique d'exécution que dans la beauté plastique; il apporte une touche de raffinement au mobilier en rotin des années 50 et 60.

Quelques décorateurs allient le rotin au bois (meubles d'intérieur) et au métal. Ces matériaux se substituent aux rotins de « Manille » et de « Malacca ». Ils permettent la construction de structures simplifiées et rigides qui sont ensuite revêtues d'un « tissage » ou d'un « cannage »; l'intervention du rotin est donc considérablement réduite.

 

Pendant les années 50 et 60 les sièges de terrasse à monture tubulaire sont très en vogue; ils s'empilent facilement ce qui diminue considérablement le volume d'encombrement quand il s'agit de les mettre à l'abri en hiver. Ces sièges sont généralement « tissés » ou « cannés », mais le rotin est souvent remplacé par le « nylon » ou autre matière de synthèse. Les sièges de terrasse en rotin sont donc très concurrencés par les sièges tubulaires; mais ils prendront leur revanche au cours des décennies suivantes quand les terrasses se transformeront en confortables vérandas à la mauvaise saison. Le public retrouvera alors, avec les sièges en rotin, le confort et le plaisir des yeux qu'il n'avait d'ailleurs jamais rejeté, mais dont il avait été frustré pour une simple raison de facilité de rangement du mobilier.

 

Cette évolution de l'industrie du rotin n'oblitère pas pour autant la fabrication de tout un mobilier classique qui représente les trois quarts de la production des rotiniers français. Vient cependant le jour où le             « tissage » et le « cannage » se revêtent comme deux genres de revêtement coûteux. Leur exécution nécessite une intervention manuelle importante et un apport de « rotins manufacturés » dont les prix ne cessent d'augmenter. Les décorateurs orientent alors les rotiniers vers un mode de revêtement « ajouré » bien moins exigeant en main d’œuvre et en matière première. Ce revêtement nouveau est d'ailleurs pratiqué par les rotiniers hollandais depuis les années 50. Il ne s'agit pas, assurément, d'un retour aux anciens meubles « suisses », mais d'un revêtement aéré et décoratif fait de « rotins bruts » (« tanah » et « kootoo »). Ces rotins sont disposés sur la « carcasse » du meuble à des intervalles variables, en parallèle, en spirale ou en croisillons.

C'est alors la grande vogue des sièges « coquilles » et de tout un mobilier aux lignes sobres et légères, un peu trop légères parfois. Les plastiques stratifiés, « Formica » et « Poltyrey », sont employés pour le recouvrement des plateaux de tables. Des dalles de verre font office de dessus de tables. Le placage de rotin est à la mode; il est pratiqué sur les « carcasses » d'armoires, de bahuts, de commodes, etc. Les « tissus de rotin », importés d'Asie, interviendront un peu plus tard; ils seront, soit plaqués sur les parties bois des meubles, soit tendus sur des armatures de rotin.


Les rotins de « Manau » sont destinés à la confection d'un mobilier très rustique. Les sièges en « Manau «  sont tissés de rotins bruts (« Poeloet » et « Palembang ») ou de grosses « moelles filées « . Les dessus de tables sont recouverts de carreaux de céramique. Le rotin de « Manau » est très peu employé à Fayl-Billot. Quelques pièces sont fabriquées par l'Ecole de Vannerie et à la Maison LASSAGNE, successeur de la Maison QUEVY.

 

Les techniques de travail évoluent aussi. A partir des années 60 l'outillage mécanique entre petit à petit dans les ateliers des rotiniers. Les manufactures d'une certaine importance passent de la méthode de fabrication artisanale à la méthode industrielle. Cette mutation se fait parfois au détriment de la qualité des produits; ce qui n'est pas le cas à Fayl-Billot, précisons le ! La concurrence joue de plus en plus entre les fabricants français; le mobilier fabriqué en Asie (aux Philippines et en Thaïlande) prend des parts de plus en plus importantes sur les marchés.

 

A la fin des années 60 la publicité « rotin » se relâche et le mobilier français a tendance à sombrer dans un « conformisme » démodé. Un rajeunissement du « style rotin » s'impose donc et les rotiniers ne vont pas tarder à réagir.

En 1969, quatre manufactures sont en activité à FayI-Billot :

- La Maison PETITOT, la plus importante, aura comme successeur, l'année suivante, la Société CHATEAU      Frères.

- La Maison Roger PERNOT, a succédé depuis 1964 à l'ancienne Maison GARNIER.

- La Maison Marcel QUEVY. En 1969 Mr QUEVY travaille seul en qualité d'artisan. (son successeur de 1964 à  1967 était Mr Jean LASSAGNE).

-La Maison Bernard BREUILLOT, entreprise artisanale qui a été fondée en 1967. Un quarantaine de personnes, au total, travaillent le rotin en 1969.

1970 à 1998 . L'année 1971 voit apparaître les premières lueurs du « renouveau » du rotin. Quatre fabricants, bien décidés à revaloriser et à promouvoir le meuble en rotin, s'unissent pour créer le « GROUPE ROTIN DESIGN ». Leur objectif est de conquérir le grand public et leur programme d'action est le suivant :

- Faire appel à des « stylistes », à des « Designers » qualifiés, sachant introduire des idées originales dans la conception d'un mobilier « moderne », dans l'emploi des matières d’œuvre et dans l'introduction de techniques nouvelles de fabrication rendues possibles par la mécanisation de l'outillage.

- Diffuser massivement des brochures d'information; solliciter les journalistes, les revues de mode, les magazines spécialisés dans l'ameublement et la décoration.

- Constituer un réseau de professionnels associés au « groupe »; réseau composé de négociants conseils, intermédiaires précieux entre les fabricants et tes utilisateurs.

-Participer régulièrement aux grandes Foires Expositions et aux Salons de l'Ameublement.

 

En  1974,  le  «GROUPE  ROTIN  DESIGN»  s'adjoint le  «GROUPE  ROTIN DIFFUSION », seconde marque « référentielle » de la production rotin, proche de la standardisation.

En 1975, le « GROUPE DESIGN » compte cinq adhérents et le « GROUPE ROTIN DIFFUSION » dix huit. La même année est créé le « Centre d'Information Rotin » (C.I.R.), émanation directe des syndicats professionnels du rotin. Son secrétaire général, Monsieur Bernard LALLOUR, met en relation le C.I.R. avec le groupe « Havas-Conseiil ». Une nouvelle impulsion est donc donnée à l'industrie du rotin.

 

Au cours des années 70 arrivent en France les rotins « écorcés » qui permettent de fabriquer des meubles vernis dans les tons bois, ou peints avec de la laque de différentes couleurs. Teintures et laques donnent au rotin un éclat nouveau.

Les lignes des meubles sont dépouillées, très étudiées, copiées parfois sur le mobilier laqué chinois et japonais. Les meubles de haut de gamme sont dans la ligne « Design ». Les styles et les techniques évoluent. Souvent le rotin n'intervient que dans la construction de la charpente du meuble (sièges et tables); d'autres fois il n'est qu'un élément décoratif posé sur du bois (bahuts, armoires, commodes, lits, etc.). Le placage de baguettes de rotins « écorcés », associé à la pose de « tissus cannés », permet la réalisation de décors plaisants que le


laquage met en relief le jeu des ombres et de la lumière.

Le bois, le verre, la tapisserie sont, avec le rotin, les composants d'un nouveau style de meubles. Beaucoup de sièges sont garnis de coussins de mousse dont ta qualité varie selon la « classe » du meuble. Les tissus de recouvrement sont aussi de différentes qualités. Les fabricants établissent les prix des meubles tapissés en  « blanc « , c'est-à-dire sans le tissu de recouvrement; le prix du tissu, choisi par le client, est ajouté au prix de base. Sur les meubles de haut de gamme, les ligatures sont en lanière de cuir. Les innovations dont bénéficie le mobilier de haut de gamme nécessitent un certain raffinement des techniques d'exécution, en particulier dans les travaux de finition qui sont souvent confiés à des ouvriers spécialisés : travaux de ponçage, de teinture, de vernissage, de laquage, voire de « cérusage ».

 

Les rotiniers cherchent l'inspiration dans la ferronnerie d'art et le mobilier en bois courbé. On dépouille les meubles de leurs ligatures et des éléments qui, jusque-là, caractérisaient le « style rotin ». On étend à ce matériau, naturellement souple, les mêmes procédés techniques d'assemblage que ceux employés couramment pour le bois : pratique du tenon et de la mortaise, du collage et du vissage. Les vis sont enfoncées profondément dans le rotin et leur tête est dissimulée par une pastille de bois ou de rotin qui est collée, (voir les catalogues de meubles).

Le « tissage » du rotin, à peu près abandonné par les rotiniers français, se retrouve dans les meubles importés d'Asie (Philippines et Thaïlande). Ces meubles, souvent teints et vernis, rappellent plus ou moins le style et les techniques du rotin français du début des années 1920.

Quant au « cannage » fait main, il reste le mode de revêtement des sièges de terrasse fabriqués dans la tradition par quelques Maisons spécialisées dont les Ets DRUCKER, déjà cités, et l'ancienne Maison GATTI de Paris,( H.B.M. successeurs à NEMOURS Seine et Marne).

                                                                                                                                                                               Une fois de plus l'union des fabricants, l'innovation et la publicité ont porté leurs fruits au cours des années 70 et 80. Mais une conjoncture économique particulièrement difficile oblige les rotiniers français, des années 90, à résoudre de nouveau les problèmes posés par une concurrence étrangère de plus en plus forte et par l'augmentation constante de leurs coûts de production. En économie rien n'est définitivement acquis, le combat est perpétuel. Pour maintenir sa position, voire progresser, il importe d'être vigilant, dynamique et efficace.

Chiffres relatifs à l'évolution de l'industrie du rotin au cours des années 80

 

 

MARCHE FRANÇAIS

DU MOBILIER EN ROTIN

 

 

 

       1980

 

 

 

       1981

Production française (H.T.) Exportations françaises (H.T.)

 Importations (H.T.)

Chiffre d'affaire global (T.T.C.) (vente au public)

 

 

 

ORIGINE DU MOBILIER EN ROTIN IMPORTE 

? M.F.

     5 M.F.

 

87 M.F.

 

 

 

 

 

 

 

110 M.F.

10 M.F.

 

118 M.F.

      450 M.F

 

130 M.F.

19 M.F.

 

192 M.F.

645 M.F.

 

parts de marché en %

 Italie

 Espagne

 Thaïlande

 

 

29,7

6.3

22,2

 

 

25.7

7,4

33,0

 

 

14

10

42

 

Philippines

 Chine

 

15.0

9.4

 

13.7

6,7

 

12

4

 

Importations de rotins bruts

Importations de rotins transformés

 

 

 

 

 

605 tonnes

609 tonnes

 

(chiffres provenant d'enquêtes et de statistiques douanières. Communication du Syndicat des fabricants de meubles en rotin).


 

Nombre de fabricants de meubles en rotin adhérant au Syndicat National.

1961 - Industriels : 34

 artisans : 27.

 

Evaluation du nombre d'Entreprises et du nombre d'ouvriers rotiniers (enquêtes du Syndicat).

 

1981     

Entreprises occupant plus de 20 salariés  : 7        nombre d'ouvriers :   350 environ

Entreprises occupant de 10 à 20 salariés  : 3                                        :    30   ....

Entreprises occupant moins de 10 salariés : une trentaine                       70  

Total            450 

1994 - 95

Entreprises industrielle et artisanales : une trentaine.

Etablissements médicaux et C.A.T.  : une douzaine.

(Centres d'Aide par le Travail)

N.B.  Au cours des années 1950 et 60 plus de mille ouvriers travaillaient dans l'industrie du rotin.

 

Sources de documentation

- Le Mobilier français « LES SIEGES « de Guillaume JANNAU -1967.

- Documentation provenant du Syndicat des Rotiniers et du Centre d'information rotin..

- Documents et catalogues de fabricants de Meubles en Rotin.

- Revues d'Ameublement et de Décoration.

- Conventions collectives de l'Ameublement rotin : 1956 et 1977.

 

 

Les outils du rotinier                                                            Chaises de terrasse

 

                              

 

 

Table de cintrage manuel                                        Chaudière pour chauffer les rotins à la vapeur

 

             

 

 

Sièges Suisses

 

 

                                    

 

 

 

Catalogue  des établissements RAGUET Marius

 

 

 

Ameublement Sultan

 

        

 

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